Gabon : le parti d’Ali Bongo au cœur d’un affrontement entre anciens et nouveaux dirigeants

Mohamed Fousso
3 min
Siège PDG à Libreville.

À Libreville, le siège du Parti démocratique gabonais est au cœur d’un conflit opposant les cadres restés fidèles à Ali Bongo, en exil à Londres, à une nouvelle direction élue en janvier 2025 et soutenue par le pouvoir d’Oligui Nguema. Chaque camp revendique la légitimité du parti, dans un contexte de rivalités internes toujours plus tendues.

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Guerre de légitimité au sommet du PDG, l’ancien parti unique gabonais. Ali Bongo, malgré son éloignement, continue de se comporter en chef du PDG. Selon plusieurs médias locaux dont Gabon Review, il a récemment confirmé Ali Akbar Onanga Y’Obegue comme secrétaire général, et lui a confié la mission de préparer les prochaines échéances électorales. Une réunion devait d’ailleurs se tenir le 21 juillet dans les locaux du parti à Libreville. Problème : ces locaux sont déjà occupés par les nouveaux dirigeants, élus lors d’un congrès organisé en début d’année, avec Blaise Louembé à la présidence et Angélique Ngoma au secrétariat général.

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La situation promettait donc des tensions. La sécurité des lieux est aujourd’hui assurée par les forces de l’ordre répondant aux ordres de l’équipe Ngoma, qui rejette catégoriquement toute prétention concurrente. Elle affirme que l’équipe élue en janvier est la seule à pouvoir se réclamer de la direction du parti.

Malgré cela, les cadres nommés par Ali Bongo entendaient se réunir, sous la houlette d’Arthur Benga Ndjémé, adjoint d’Onanga Y’Obegue, ce dernier étant retenu en Europe pour des consultations. L’objectif était simple : marquer la continuité du PDG historique autour de l’autorité d’Ali Bongo. Les organisateurs ont prévenu : si l’entrée leur est refusée, un huissier constatera le blocage.

Le camp Angélique Ngoma face à celui d’Ali Bongo

Mais en face, la ligne est ferme. Angélique Ngoma rappelle qu’aucune autre direction ne saurait être reconnue, et que seuls les dirigeants élus le 31 janvier représentent officiellement le parti. Une position que partagent les nouvelles autorités gabonaises, sans l’avoir toutefois affirmé publiquement.

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Ce bras-de-fer vient s’ajouter à une histoire politique marquée par le long règne des Bongo : d’abord Omar, pendant plus de quatre décennies, puis son fils Ali, jusqu’à sa destitution le 30 août 2023. Depuis, le Gabon est dirigé par Brice Oligui Nguema, passé de général à chef de l’État après avoir été porté au pouvoir par les militaires. Ce dernier a été confirmé en avril à la tête du pays pour une transition de sept ans.

Pendant ce temps, au sein du PDG, chacun campe sur ses positions, et la guerre de légitimité continue.

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