Grande mobilisation contre un texte de loi rétablissant l’excision en Gambie ce lundi. Réunies devant l’Assemblée nationale à Banjul la capitale, les manifestantes, comprenant des survivantes de l’excision, ont brandi des banderoles et des pancartes appelant au maintien de la loi interdisant les mutilations génitales féminines; rapporte RFI. Elles expriment ainsi leur opposition ferme à toute tentative de légalisation de cette pratique.
En effet, proposé par le député indépendant Alamameh Gibba, membre de l’opposition, le projet de loi suscite des inquiétudes quant à son impact sur les droits des femmes. Selon lui, l’interdiction de l’excision constituerait une violation des droits culturels et religieux des citoyens. Toutefois, cette proposition ne sera pas soumise au vote aujourd’hui ; elle doit d’abord être examinée en commission parlementaire avant une éventuelle nouvelle lecture à l’Assemblée.
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Pour Anna Njie, présidente de l’Association des avocates de Gambie, ce projet de loi représente un revers majeur pour les droits des femmes. Elle exprime sa déception face à cette tentative de réintroduire une pratique préjudiciable et souligne l’importance de s’opposer fermement à cette proposition. Elle met en garde contre le risque que la commission parlementaire affaiblisse ou supprime purement et simplement la loi interdisant l’excision.
Selon l’Unicef, malgré l’interdiction en 2015, 73% des femmes gambiennes âgées de 15 à 49 ans ont subi l’excision l’année dernière. Bien que ce chiffre soit en légère baisse par rapport à 2015, il souligne la nécessité de maintenir la loi actuelle pour protéger les femmes contre cette pratique dangereuse et préjudiciable.