En Gambie, la publication, le 11 mai, de la liste des biens saisis et vendus de Yahya Jammeh ravive les tensions en Gambie. L’opération, menée par les autorités sans communication détaillée ni concertation préalable, est dénoncée par l’opposition et la société civile, qui pointent un manque flagrant de transparence.
Colère après la vente opaque des biens de Yahya Jammeh à Banjul. Une liste d’actifs saisis et cédés par l’État publiée par les autorités gambiennes, relance en effet, les tensions autour de l’héritage laissé par le régime de l’ex dirigeant, en exil en Guinée équatoriale depuis 2017.
Cette opération, menée sans explication claire ni implication des familles concernées, a suscité de vives réactions au sein de l’opposition et des organisations de la société civile. Ces dernières dénoncent notamment une procédure conduite dans l’opacité la plus totale et réclament des comptes au gouvernement.
Dans la capitale, plusieurs manifestations ont éclaté en signe de protestation. Les manifestants exigent non seulement la transparence sur la gestion des fonds issus de la vente, mais aussi un cadre légal plus strict pour les procédures de saisie des biens publics. Pour beaucoup, ce dossier rouvre par ailleurs, des blessures non refermées de l’ère Jammeh, marquée par deux décennies de répression et d’abus.
Yahya Jammeh, au pouvoir de 1994 à 2017, avait dirigé la Gambie d’une main de fer après avoir pris le pouvoir par un coup d’État militaire. Son régime est accusé de violations graves des droits humains, d’enrichissement illicite, de corruption systémique et de répression politique. Depuis sa chute et son exil en Guinée équatoriale, plusieurs enquêtes ont été lancées pour retrouver et récupérer les avoirs acquis illégalement pendant ses 22 années au pouvoir.