Après quatre décennies derrière les barreaux, la justice française a ordonné ce jeudi 17 juillet, la libération du militant libanais pro-palestinien Georges Abdallah. Condamné en 1987 pour complicité dans l’assassinat de deux diplomates à Paris, il sera expulsé vers le Liban le 25 juillet prochain, à condition de quitter définitivement le territoire français.
La Cour d’appel de Paris a jugé la détention de Georges Abdallah « disproportionnée » au regard des faits pour lesquels il a été condamné en 1987. Incarcéré depuis 1984 à la prison de Lannemezan, le militant marxiste libanais, figure emblématique de la cause pro-palestinienne, est considéré comme l’un des plus anciens prisonniers politiques d’Europe.
Ancien chef des Fractions armées révolutionnaires libanaises (FARL), Georges Abdallah, aujourd’hui âgé de 74 ans, avait été reconnu coupable de complicité dans les assassinats d’un diplomate américain et d’un attaché militaire israélien à Paris, en pleine guerre civile libanaise. Bien qu’il ait toujours nié son implication directe, qualifiant les attaques d’« actes de résistance » contre l’oppression israélienne et américaine, ses demandes de libération conditionnelle avaient toutes été rejetées depuis 1999.
Un versement de 16 000 euros qui change tout
C’est finalement un versement de 16 000 euros, destiné à indemniser les victimes, qui aurait achevé de convaincre les juges. Longtemps réticent, Georges Abdallah a fait verser la somme sur son compte selon son avocat. Cette reconnaissance indirecte d’un effort exigé par la justice a contribué à lever les derniers obstacles à sa libération, suspendue depuis novembre 2024 suite à l’appel du parquet antiterroriste.
Le tribunal a aussi souligné l’âge avancé du détenu et l’absence de menace actuelle pour l’ordre public, conditionnant néanmoins sa libération à une expulsion définitive du territoire français. Le Liban, qui réclame depuis des années le retour de son ressortissant, prendra en charge les modalités de son rapatriement. Georges Abdallah sera transféré à l’aéroport de Tarbes, puis acheminé vers Roissy pour un vol à destination de Beyrouth. Dans son pays, la nouvelle est accueillie avec ferveur.