Au Ghana, la présidente de la Cour suprême, Gertrude Araba Esaaba Torkornoo, a été officiellement relevée de ses fonctions lundi 1er septembre par décision du président John Dramani Mahama. Une première dans l’histoire de la IVe République, qui intervient à l’issue de plusieurs mois de procédure.
Cour suprême du Ghana : Gertrude Araba Esaaba Torkornoo relevée de ses fonctions
Gertrude Araba Esaaba Torkornoo n’est plus la présidente de la Cour suprême au Ghana. Elle a été destituée lundi par le Chef de l’Etat John Dramani Mahama. Selon l’exécutif ghanéen, cette destitution fait suite aux conclusions d’un comité spécial d’enquête qui a retenu des faits qualifiés de « mauvaise conduite avérée » à l’encontre de la magistrate. Dans un communiqué consulté par Africaho, la présidence a assuré que cette mesure avait été prise dans le strict respect de la Constitution.
À l’origine de l’affaire, une pétition citoyenne pointant du doigt des jugements jugés partiaux ainsi qu’une gestion contestée de fonds publics. Des griefs que Gertrude Araba Esaaba Torkornoo a d’ailleurs toujours rejetés. Écartée de ses fonctions depuis le début de l’instruction il y a environ six mois, elle dénonçait, en juin dernier, une procédure « contraire aux principes élémentaires de la justice ».
Une destitution contestée par son parti, le NPP
La présidente ainsi relevée n’aura passé que deux ans à la tête de cette institution. Car nommée en juin 2023 par l’ex-président Nana Akufo-Addo, la magistrate avait bénéficié, durant l’enquête, du soutien de son camp politique, le Nouveau parti patriotique (NPP), aujourd’hui dans l’opposition. Le NPP avait même organisé en mai plusieurs manifestations pour accuser le chef de l’État actuel de chercher à neutraliser une personnalité jugée indépendante.
De son côté, le gouvernement défend une décision de principe. Le porte-parole de la présidence, Felix Kwakye Ofosu, a notamment salué une « victoire de l’État de droit », insistant sur le fait qu’« aucune autorité n’échappe à la loi ».