Adja Zoungrana, ancienne députée burkinabè exilée, a été enlevée les 13 et 14 septembre à Hamile, dans le nord-ouest du Ghana. Les faits, encore entourés de silence officiel, soulèvent des tensions entre populations locales et autorités.
Ghana : Adja Zoungrana, ancienne députée burkinabè en exile enlevée dans le nord-ouest du pays
Alors que Adja Zoungrana est toujours portée disparue, l’affaire entourant son enlèvement reste encore floue. Selon RFI, l’ex-parlementaire burkinabè réfugiée en Côte d’Ivoire, s’était rendue à Hamile, une ville frontalière du Burkina Faso, pour assister à un mariage.
Elle est connue pour ses critiques virulentes à l’égard de la junte au pouvoir à Ouagadougou. En effet, elle aurait été enlevée par des hommes armés venus du Burkina Faso. Des sources proches de la famille, contactées par le média français, affirment que deux civils ont été tués. Il s’agit d’un homme et une femme qui ont perdu la vie lors de l’opération. L’enlèvement aurait été facilité, selon d’autres témoignages, par la passivité supposée de certains membres de la police des frontières ghanéenne.
Le lendemain, dimanche 14 septembre, des manifestations ont éclaté à Hamile. Des proches de la victime ont protesté contre ce qu’ils considèrent comme une violation flagrante de la souveraineté ghanéenne. La tension est vite montée. Une parente âgée d’Adja Zoungrana aurait succombé à un arrêt cardiaque en pleine émeute.
Depuis la prise du pouvoir par le capitaine Ibrahim Traoré, c’est la première fois qu’un tel incident est signalé au Ghana. Par ailleurs, l’intrusion d’un groupe armé sur le territoire national suscite l’inquiétude, bien que les autorités ghanéennes n’aient, pour l’instant, fait aucune déclaration officielle.
Toutefois, le silence des gouvernements burkinabè et ghanéen contraste avec l’émotion suscitée dans la région. À Hamile, des habitants redoutent une escalade ou d’autres opérations similaires.