En Guinée, le chef de la transition, Mamadi Doumbouya, a officialisé la date de l’élection présidentielle. Après l’adoption par référendum de la nouvelle Constitution le 21 septembre, le Chef du CNRD accélère le calendrier pour clore la transition d’ici la fin de l’année.
Contrairement à la promesse initiale du général, le processus de retour à l’ordre constitutionnel ne commencera pas par les élections locales puis législatives, mais directement par la présidentielle. Après le référendum qui a consacré l’adoption d’une nouvelle constitution, Mamadi Doumbouya, homme fort de la Guinée depuis l’éviction de l’ex président Alpha Condé a fixé la tenue de la présidentielle pour le 28 décembre 2025.
Une annonce qui tranche curieusement avec l’engagement pris peu après le coup d’État de septembre 2021, lorsque le Chef du CRND, alors colonel, assurait vouloir rendre le pouvoir « de la base au sommet » afin d’éviter toute personnalisation excessive du pouvoir exécutif. Mais avec neuf mois de retard sur le calendrier initial, les autorités de transition ont choisi la voie de la rapidité : adoption expresse de la Constitution, promulgation du nouveau code électoral et convocation du scrutin présidentiel en moins de deux semaines.
Une annonce sous des doutes et des inquiétudes dans le pays
Si Amnesty International salue cette accélération comme une avancée vers le retour des civils au pouvoir, l’organisation pointe un contexte marqué par la répression. Fabien Offner, chercheur pour l’ONG cité par RFI, s’interroge : « Est-ce qu’effectivement, on va avoir, après cette transition, une forme de dégel avec un retour de certaines libertés collectives, comme le droit de manifester et la liberté d’expression, ou bien, on va se rendre compte qu’en fait, cette élection va légitimer une personne et qu’on va être dans une continuité de violations des droits humains. »
Pour l’organisation de la société civile, des doutes subsistent encore au regard des formules répressives entretenues par le pouvoir de Doumbouya quant aux voix contraires à sa gouvernance. D’ailleurs, ce dernier avait donné la garantie qu’aucun leader de la transition ni de son gouvernement ne se présenterait à ce scrutin.
Pour l’heure, la Guinée vit dans un climat politique encore tendu. Quand bien même, le scrutin de décembre apparaît comme l’aboutissement d’une transition de quatre ans, il est aussi perçu comme un test décisif sur la sincérité du retour annoncé à l’ordre constitutionnel.
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— Présidence de la Guinée (@Presidence_gn) September 28, 2025