En réponse aux recommandations formulées par les Nations Unies, le gouvernement du président Patrice Talon s’est engagé à renforcer ses efforts pour protéger les droits des personnes pratiquant l’homosexualité au Bénin. À la faveur d’une rencontre le 7 juillet 2023 avec plusieurs associations de protection des droits des minorités sexuelles, l’exécutif s’est accordé sur deux recommandations issues de l’Examen Périodique Universel (EPU) des Nations Unies, apprend Africaho.
La lutte contre la stigmatisation et la violence envers la communauté LGBTQI+ au Bénin est passée à une autre étape depuis l’année 2023. Fondamentalement portées par les Nations Unies, les différentes actions initiées par l’organisation internationale pour garantir une bonne cohabitation entre les populations – personnes des minorités sexuelles ou non – trouvent visiblement un écho favorable aux yeux des autorités béninoises. En effet, le 7 juillet 2023, Yvon Detchenou, ministre de la justice, Garde des sceaux, a, donné la disponibilité de l’exécutif à « poursuivre les efforts pour lutter contre la stigmatisation et la discrimination des personnes vivant avec le VIH, y compris les personnes de la communauté LGBTQI+ ». Le Bénin s’est également engagé à « veiller à ce que les actes de violence contre les membres de la communauté LGBT+ fassent rapidement l’objet d’une enquête et que les responsables soient traduits en justice ».
Ces deux recommandations sont entre autres, issues de l’Examen Périodique Universel (EPU) des Nations Unies qui depuis des années s’investit dans la lutte contre les différentes exactions observées çà et là contre les minorités sexuelles en Afrique. L’acceptation de ces recommandations montre donc la volonté du gouvernement de renforcer la justice sociale et de répondre convenablement aux attentes de la communauté internationale. En garantissant des enquêtes rigoureuses et des poursuites contre les auteurs d’actes de violence, le Bénin pose à travers ces deux recommandations, les bases d’un environnement plus inclusif.
Une collaboration étroite avec les couches de la société
Cependant, la mise en œuvre de ces engagements nécessite une collaboration étroite entre les autorités publiques, les acteurs de la société civile et les organisations internationales pour transformer les mentalités et garantir l’égalité pour tous.
Si l’acceptation de ces recommandations représente un pas en avant, elle doit être suivie d’actions concrètes et durables. Sensibilisation, réformes juridiques et protection renforcée des victimes sont autant de défis que le Bénin devra relever pour s’aligner sur les standards internationaux, tant est que, c’est le désir exprimé.
Le rejet catégorique d’autres pays d’Afrique
Contrairement au Bénin et bien d’autres pays d’Afrique qui semblent flexibles et tolérants aux personnes de la communauté LGBTQI+, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Burkina Faso, le Mali, le Niger, l’Ouganda pour ne citer que ces pays là à l’échelle continentale semblent avoir une position bien tranchée. Si ce ne sont pas les populations qui excluent les concernés pour des raisons sociologiques, religieuses voire morales, ce sont les dirigeants qui adoptent des textes de lois pour réprimer.
Parfois même, c’est à des bastonnades publiques que sont soumises ces hommes et femmes qui s’identifient à travers l’homosexualité au Bénin et au sein de la société africaine. Tout récemment en Côte d’Ivoire par exemple, plusieurs dizaines d’homosexuels, communément appelés “Woubi” ont été traqués, bastonnés et sévèrement repoussés à Abidjan comme dans plusieurs autres localités du pays. Ce qui a d’ailleurs provoqué une vague d’indignations diverses sur les réseaux sociaux. Les uns pour, les autres contre, mais de nombreuses voix contre. Quelle sera lors l’issue que connaitra l’homosexualité au Bénin et dans les autres pays d’Afrique ? Les réflexions semblent bien en cours partout sur le continent pour apporter une réponse conséquente à la question.