Alain Adihou a démissionné de la Force Cauris pour un Bénin Émergent (FCBE). L’ancien ministre du général Mathieu Kérékou a claqué la porte du parti après sa suspension pour « manquements graves ». Joint par Africaho, le désormais ancien camarade de Paul Hounkpè est revenu de long en large sur les dissensions avec le Bureau Exécutif National, la place qui devrait être celle de la FCBE dans le cercle de l’opposition béninoise et le film de sa démission, alors qu’il n’était plus associé aux réunions du bureau depuis environ juin 2024.
Interview…
Africaho : Nous avons appris la nouvelle de votre démission au sein du parti FCBE. Qu’est-ce qui motive votre départ ?
Je suis parti… Est-ce que vous savez que je suis parti depuis un an ? Je me suis retiré depuis mai 2024. Je n’ai plus jamais participé aux réunions du bureau politique après juin. J’ai participé à la dernière réunion le 28 juin 2024. Et puis après, je n’ai plus participé à ça. Je me suis retiré parce qu’il y avait un malaise.
Lorsque, le 14 mars 2024, par ma voix et sur instruction de Paul Hounkpè, j’ai fait une déclaration officielle pour dire que le FCBE peut amener ses six maires pour compléter les 28 députés démocrates. Dans l’opinion publique, il y a eu l’acclamation. Il y a eu l’applaudissement. La cote de popularité a augmenté, l’opinion publique disait c’est bien, s’ils font ça, l’opposition va être renforcée.
Africaho : Monsieur le ministre, qu’est-ce qui s’est passé après ?
Mais parallèlement à ça, et curieusement, au sein du bureau politique, il y a eu un malaise au niveau d’un groupe informel, non statutaire, qu’ils appellent entre eux, le groupe des dix. Parce que cette déclaration, c’est comme si ça dérangeait leur « boufferie ».
Donc, ils ont commencé à s’en prendre à moi, comme si j’avais fait une déclaration de mon propre chef. Le Sécrétaire exécutif national (SEN) a été incapable d’user de sa sagesse pour ramener le calme. Et ayant constaté ça à partir de mai 2024, je me suis retiré pour lui faciliter le travail. Il y a eu une réunion du bureau politique, à laquelle j’ai dit : C’est vrai que je suis fâché, mais si vous m’appelez dans votre bureau, je viendrai et on va en discuter. J’ai attendu. Je n’ai plus jamais bougé au nom de la FCBE.
Ensuite, j’ai attendu et j’ai constaté qu’ils ont continué à faire leurs réunions sans m’informer. Ma dernière invitation à une réunion du bureau date du 28 juin 2024. N’ayant pas d’information, je ne pouvais pas participer à une réunion. Donc, ils ont continué leurs activités. Ils ont trouvé l’argent comme la manne tombée du ciel. Ce qui est normal, car je ne suis pas le premier responsable du parti. Donc moi je me suis retiré, je ne voulais pas faire d’ombre à quelqu’un. Pour moi la divergence était profonde, il s’agit de la position de la FCBE sur la place politique de l’opposition au Bénin.
Africaho : Pourquoi officialiser votre démission près d’un an plus tard ?
Je me suis retiré et j’ai été surpris le 6 mai, il y a quelques jours, une lettre est allée à moi, l’original et une copie, je devais faire la décharge sur la copie. J’ai lu et c’est ce que vous avez entendu depuis hier, que j’ai été provisoirement suspendu pour faute commise. Bon, c’est tellement précis que je n’ai pas compris. Alors j’ai remercié le SEN, le priant de bien vouloir me préciser par écrit, les fautes que vous pensez que j’ai commises.
Et lorsque je vais me convaincre, je signerai le papier sans aucun problème. Donc je lui ai balancé ça. J’ai attendu du mardi 6 mai jusqu’au lundi 12 mai. Leur habitude, c’est de prêcher le faux pour se faire bonne conscience. J’ai décidé d’en finir avec le flou, parce que c’est vrai que je me suis retiré sans rien dire, c’est comme s’il y avait un flou. C’est pourquoi j’ai carrément écrit une démission. Et j’ai envoyé ma lettre de démission hier. Comme moi, lui-même a refusé d’accuser réception.
J’ai reçu le retour, le SEN a reçu ma lettre de démission vers 11h. Et à 13h, il a balancé dans le journal ce que vous avez lu. Donc il a attendu que je démissionne pour constater qu’il y avait un mouvement, peut-être.
Mais entre temps, moi, j’ai scanné ma démission, que j’ai publié sur tous les foras FCBE. Et après avoir fait ça, je me suis retiré de ces foras définitivement. Ce n’est que ça. Il n’y a pas la guerre, il n’y a rien. Mon malaise est très clair, moi je suis de l’opposition.
Je ne suis pas opposé à Patrice Talon, je suis opposé à son régime. Son choix de mettre l’accent sur l’argent ne m’intéresse pas. Moi je mets l’accent sur la valeur homme, la valeur humaine. Donc c’est en cela que je ne suis pas d’accord avec lui.
Africaho : Quelle future destination pour Alain Adihou ?
On a commencé à connaître Alain Adihou lorsqu’il a participé à la conférence nationale sous Mgr De Souza. Et surtout, lorsque Mathieu Kérékou l’a appelé au gouvernement. Il était mon mentor et mon modèle. C’est lui qui m’a fabriqué, qui m’a façonné. Donc ma crédibilité en politique, je la détiens de ce général-là, de ce chef d’État-là. J’ai sauvegardé ma crédibilité. Je suis homme politique dans le pays. Je ne suis plus partisan. Je ne suis pas LD, je ne suis pas Les Démocrates, parce qu’il y a beaucoup de choses à leur reprocher également. Mais toutes les forces de l’opposition ne sont pas obligées d’être LD.
Africaho : Alain Adihou va-t-il se diriger vers la mouvance ?
Aujourd’hui, j’ai retrouvé ma liberté, ma crédibilité d’homme politique. Donc je suis à la disposition de tous, même si c’est les forces de la mouvance qui réclament mon expertise en politique. Je suis prêt à faire réfléchir, aider les gens. Sinon, je suis de l’opposition.
Prrrrrrr tchrrrrrrrr… Du Folklore… De quelle opposition est il ? La FCBE l’opposition facto de talon? S’il va vers la mouvance présidentielle c’est toujours d’où il pense sortir croyant que son hypocrisie va atteindre quelqu’un. Le bal des faux culs continue !