Après les festivités de fin d’année, le mois de janvier est souvent synonyme de difficultés financières pour de nombreux Béninois. Appelée janviose, cette morosité post-festivités touche plusieurs citoyens, confrontés à des dépenses imprévues liées aux fêtes de Noël et du Nouvel An. Quelques citoyens interviewés par Africaho livrent leurs témoignages.
Le mois de janvier, bien que début d’une nouvelle année, est perçu par beaucoup comme une période difficile. Les familles, après avoir investi dans les repas de fête, les cadeaux et les déplacements, se retrouvent souvent dans une situation financière compliquée. Il s’agit de “l’épidémie” de la janviose, qui touche presque tout le monde. Interrogés, nombreux citoyens n’ont pas hésité à se confier à Africaho.
En effet, Nephtali Houndjo habite dans la ville métropole du Bénin, Cotonou. Pour lui, c’est loin d’être facile. “Le mois de janvier est toujours un défi. Après les fêtes, c’est la galère. On essaie de tout gérer avec ce qui reste, mais c’est loin d’être facile”, a-t-il expliqué.
Ainsi, les témoignages sont nombreux. “J’ai dû emprunter de l’argent pour boucler le mois de décembre. Dès le 5 janvier, j’ai déjà l’impression de manquer de tout”, confie Abihona Marie, une commerçante au marché de Mènontin. Pour elle, la « janviose » est un phénomène récurrent, qui s’accentue chaque année, malgré les efforts pour économiser avant les fêtes.
Les conséquences économiques de la janviose
Toutefois, cette situation a des conséquences économiques importantes. Après un mois de décembre marqué par des dépenses massives pour les cadeaux, les repas et les loisirs, la plupart des citoyens se retrouvent souvent à chercher des solutions pour joindre les deux bouts déjà avant mi-janvier. D’abord, selon l’économiste Adam Fataou, “cette pression financière peut engendrer une baisse de la consommation et de l’investissement pendant les premières semaines de l’année”, ce qui pourrait ralentir certaines activités commerciales.
Ensuite, La janviose a également un impact sur les petites entreprises, qui observent une baisse considérable des achats et des dépenses. “Nos clients sont plus prudents. Ils attendent la fin du mois pour revenir”, note Dokpèmou Félix, un vendeur de produits électroniques à Glo-Djigbé. Par ailleurs, cette situation appelle à une gestion plus rigoureuse des finances pendant la période des fêtes, mais aussi à un accompagnement des citoyens pour éviter des effets trop négatifs sur l’économie domestique.