Jeûnes mortels au Kenya : le rapport d’enquête révèle des failles alarmantes

Mohamed Fousso
Lecture : 3 min

Les sénateurs kenyans ont publié un rapport choquant sur la tragédie de la forêt de Shakahola, où plus de 400 fidèles ont perdu la vie en répondant à l’appel du pasteur Paul Mackenzie pour un jeûne visant à “rencontrer Jésus”. Le document met en lumière des manquements de la police locale et l’inaction du comité de sécurité.

 

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Le drame de la forêt de Shakahola, qui a coûté la vie à 428 fidèles, a suscité un rapport détaillé du Sénat kényan, révélant des failles alarmantes dans la gestion de cette affaire tragique. Les victimes avaient répondu à l’appel du pasteur Paul Mackenzie, qui les avait invités à jeûner dans le but de “rencontrer Jésus”. Cependant, le résultat de cette quête religieuse a été désastreux.

Le rapport du Sénat met en évidence les manquements de la police locale et l’inaction du comité local de sécurité. Ils ont reçu des plaintes récurrentes de chefs religieux et d’associations locales, qui ont dénoncé des pratiques inquiétantes, telles que “la radicalisation d’adultes”, le “maintien en otages” de fidèles, et l’imposition de “conditions inhumaines”. Malheureusement, la police et le comité de sécurité n’ont pas mené d’enquête approfondie malgré ces alertes.

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Le rapport souligne également la nécessité de revoir la législation encadrant les organisations religieuses, mettant en lumière les dérives qui peuvent survenir en l’absence de régulation adéquate.

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Des prêches jugés “extrêmes”

Le pasteur Paul Mackenzie était déjà connu des autorités en 2017 pour ses prêches jugés “extrêmes”, mais malgré l’ouverture de quatre enquêtes distinctes, il a continué ses activités. En 2017, il avait été acquitté d’accusations de radicalisation. Deux ans plus tard, il était accusé d’être lié à la mort de deux enfants qui ont succombé à la faim, mais il avait été libéré sous caution en attendant son procès.

Suite à la découverte des corps des 428 victimes dans la forêt de Shakahola, les autopsies ont confirmé que la majorité d’entre elles étaient décédées de faim. Cependant, des preuves de strangulation, de coups, d’abus sexuels et de disparition d’organes ont été observées sur certains corps, soulevant la possibilité d’un trafic d’organes par le pasteur.

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Après la publication du rapport du Sénat, Paul Mackenzie et ses 29 coaccusés seront formellement mis en accusation, et ils devraient être jugés pour “terrorisme”.

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