À l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement 2025, célébrée sous le thème « Mettre fin à la pollution plastique mondiale », le Système des Nations Unies au Bénin et l’ONG ACT’ECO ont lancé un appel à l’action. À Cotonou comme à Tori-Bossito, la lutte contre les sachets plastiques s’organise, entre plaidoyer institutionnel et mobilisation communautaire.
Le mercredi 4 juin 2025, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) a réuni à Cotonou acteurs étatiques, société civile et partenaires techniques pour célébrer la Journée mondiale de l’environnement (JME). Cette édition, placée sous le signe de la lutte contre la pollution plastique, a mis en lumière l’urgence d’un engagement collectif.
« Chaque année, nous sommes confrontés à la réalité accablante du plastique omniprésent : dans nos environnements quotidiens, nos océans, et même en nous. À l’heure actuelle, nous devons choisir de lutter contre ce fléau », a martelé Aminatou Sar, Coordinatrice résidente du Système des Nations Unies au Bénin.
Le Ministre du Cadre de vie, José Tonato, a abondé dans le même sens en affirmant : « Place simplement à l’action, place aux résolutions. » Le Représentant résident du PNUD, Titus Osundina, a pour sa part alerté sur l’impact destructeur des plastiques sur la faune, la flore et la chaîne alimentaire.
L’ONG ACT’ECO vent debout contre la menace du plastique
Pendant ce temps, à Tori-Bossito, l’ONG ACT’ECO agit sur le terrain à travers le projet « Éco-Responsabilité : Une Commune s’engage – Tori-Bossito 2025-2027 ». Le 30 mai 2025, elle a organisé un atelier d’appropriation pour sensibiliser les populations aux dangers des sachets plastiques non biodégradables.
Ces déchets, qui mettent plus de 400 ans à se décomposer, nuisent gravement à l’environnement et à la santé. « Nos terres respirent mal à cause des sachets enfouis. Les récoltes sont moins abondantes, et la qualité des produits s’en ressent », a témoigné un agriculteur de la commune.
Une enquête d’ACT’ECO révèle que 98 % des habitants utilisent encore ces sachets, bien que 83 % connaissent les alternatives. Pour inverser la tendance, des animatrices communautaires sillonneront les villages afin de promouvoir des pratiques locales durables, comme l’utilisation de paniers en raphia ou de feuilles naturelles.
Robert Johnson, représentant du maire, a prévenu : « Ce que beaucoup croient pratique est en réalité un poison lent, invisible mais mortel. » Quant à la conseillère communale Philomène Chincoun, elle a appelé à un changement de paradigme : « Il est temps de transformer cette conscience en action et dire non aux sachets plastiques. »
Entre la voix forte des institutions à Cotonou et les actions concrètes à la base à Tori-Bossito, la lutte contre la pollution plastique prend forme au Bénin. « Faire de Tori-Bossito une commune modèle en matière d’éco-responsabilité d’ici 2027 », tel est le pari de Maria Soumonni, présidente d’ACT’ECO, soutenue par des partenaires internationaux. Une ambition qui, si elle se concrétise, pourrait inspirer bien d’autres communes du pays.