Le ministre de l’Intérieur, Kithure Kindiki, a été nommé vice-président du Kenya. Il remplace à ce poste, Rigathi Gachagua, qui a été destitué lors d’une procédure exceptionnelle au Sénat.
Le président Kenyan William Ruto a annoncé vendredi, la nomination de Kithure Kindiki en tant que nouveau vice-président du Kenya. Cette décision fait suite à la destitution de Rigathi Gachagua, mise en œuvre jeudi à l’issue d’un vote au Sénat. « Le Sénat a décidé de démettre de ses fonctions, par destitution, Son Excellence Rigathi Gachagua », a déclaré le président de la chambre haute Amason Kingi, le 17 octobre, après plusieurs jours d’audiences. Il « cesse d’exercer ses fonctions », a-t-il ajouté.
Le président de l’Assemblée nationale, Moses Wetangula, a informé les députés de la nomination de Kithure Kindiki, précisant que ce dernier avait été choisi pour combler le poste vacant. Rigathi Gachagua, 59 ans, a été déclaré coupable de cinq des onze accusations qui pesaient contre lui, notamment des allégations de corruption et d’abus de pouvoir. Cette destitution fait de lui le premier vice-président à être écarté de ses fonctions dans le cadre d’une procédure prévue par la Constitution de 2010.
Zoom sur Kithure Kindiki
Universitaire et avocat, Kindiki a été propulsé sur le devant de la scène internationale lorsqu’il a défendu avec succès l’actuel président devant la Cour pénale internationale (CPI) en 2011. Alors député de l’opposition, Ruto faisait face à trois chefs d’accusation de crimes contre l’humanité, meurtre, expulsion forcée et persécution pour son rôle présumé dans les violences post-électorales au Kenya en 2007-2008, les pires depuis l’indépendance (plus de 1 100 morts et 600 000 déplacés).
À la suite des violences électorales fin 2007-début 2008, il a rejoint le gouvernement en tant que secrétaire à la cohésion nationale au ministère de la Justice. Un poste qu’il n’occupera que 100 jours, avant de retourner enseigner. En 2013, il est élu sénateur de son comté d’origine, Tharaka Nithi, et réélu en 2017. Il ira jusqu’à accéder à la vice-présidence du Sénat avant d’être nommé plus tard, ministre de l’intérieur.