Au Kenya, l’Assemblée Nationale, malgré de vives critiques de l’opposition, a approuvé jeudi 16 novembre, le déploiement d’un millier de policiers en Haïti, pays plongé dans le chaos et la violence des gangs, dans le cadre d’une mission soutenue par l’ONU. La décision n’est pas encore fonctionnelle, car la Haute cour de Nairobi qui doit encore examiner un recours déposé par un opposant qui argue que cette mission est inconstitutionnelle.
Mille (1000) policiers kényans bientôt en Haïti pour contribuer à ramener la quiétude dans ce pays qui ploie sous le chaos? Le parlement a approuvé jeudi, leur déploiement avec un vote à haute voix qui a largement été dominé par le « oui ». En effet, le présent déploiement intervient après le feu vert du Conseil de sécurité des Nations unies qui avait donné son aval début octobre, afin que le Kenya puisse prendre la tête d’une mission multinationale, dans la perspective d’aider Port-au-Prince à lutter contre les gangs.
Selon RFI, les débats qui ont précédé l’adoption de ce déploiement ont été houleux. Les députés kényans sont allés de l’avant à l’issue de débats qui ont duré environ 3 heures, ce 16 novembre 2023. Les députés de l’opposition ont dénoncé la mesure et ont avancé entre autres, de corriaces arguments qui ont tous été démontés par leurs collègues du pouvoir. Par exemple, l’opposition a exprimé ses inquiétudes sur les besoins du Kenya en matière de maintien de l’ordre. Elle a également évoqué l’inexpérience des policiers kényans face à l’extrême complexité de la situation haïtienne.
Des arguments qui ont été battus en brèche par Nelson Koech, député de la majorité et président de la commission Défense. « Dans la région, le Kenya a eu des réussites, a-t-il affirmé. Bientôt nos officiers vont rentrer de Somalie où ils ont restauré un certain calme. Nous sommes aussi engagés dans une mission de maintien de la paix en République démocratique du Congo et bien d’autres pays. Honnêtement, je ne vois pas pourquoi nous ne serions pas capables d’aller en Haïti. Là-bas, le pays doit affronter environ 200 gangs. Je vous rappelle qu’au Kenya, en 2017 encore, on considérait qu’il y avait 325 gangs. Notre police les a tous affrontés », a-t-il relevé.
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Un déploiement sous la controverse
Pour l’heure, les parties prenantes concernées par la mise en oeuvre de ce déploiement n’ont pas encore réussi à accorder leurs violons sur la question. Ce matin encore, une nouvelle audience a eu lieu au tribunal de Milimani. Faut-il le rappeler, la semaine dernière, le ministre kényan de l’Intérieur a expliqué au parlement que ses hommes ne seraient pas envoyés en Haïti, tant que les financements de cette mission ne seraient pas assurés. Selon lui, le coût pour les effectifs kényans s’élève à environ 250 millions de dollars. Une somme que le Kenya attend des Nations unies.