Accusé de corruption et de soutien aux manifestations antigouvernementales, le vice-président kényan Rigathi Gachagua a été destitué par le Parlement ce mardi.
Le vice-président Rigathi Gachagua a été destitué mardi par le Parlement après un vote qui a vu 281 députés se prononcer en faveur de son départ, contre 44 opposés et un abstentionniste. Ces accusations contre lui, principalement liées à son soutien présumé aux manifestations antigouvernementales de juin et à des affaires de corruption, ont conduit à cette décision sans précédent depuis l’adoption de la constitution en 2010.
Face aux députés, Gachagua a farouchement défendu son droit à la présomption d’innocence. Il a notamment dénoncé les accusations portées par le député Mwengi Mutuse, les qualifiant d’infondées. Il a également évoqué les biens familiaux injustement qualifiés de « produits de la corruption » et a exprimé son regret de devoir partager publiquement des détails sur le testament de son défunt frère. « Ces biens sont le fruit du dur labeur de mon frère, et non des gains illicites », a-t-il martelé.
Cette destitution met en lumière les tensions au sein du gouvernement kényan, deux ans seulement après la victoire de l’alliance Kenya-Kwanza menée par le président William Ruto et son colistier, Gachagua. La décision du Sénat, qui doit encore examiner les accusations, sera décisive pour l’avenir politique du vice-président. Si la Chambre haute venait à confirmer la destitution, cela marquerait un tournant dans les relations entre Ruto et son ancien allié, en plus de faire de Gachagua le premier vice-président destitué sous l’ère de la nouvelle constitution.
Cette affaire pourrait également fragiliser le président Ruto, qui doit déjà faire face à des défis économiques majeurs et à une opposition grandissante. Pour beaucoup d’observateurs, l’issue de ce processus sera déterminante pour la stabilité politique du pays.