Le nigérian Sunday Igboho aurait-il finalement eu gain de cause sur l’Etat béninois ? Le séparatiste resté en détention à la prison civile de Cotonou deux ans durant avait saisi la Cour de justice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest. Dans sa requête déposée devant le tribunal de la CEDEAO à Abuja, le 10 février 2022, le nigérian finalement mis en liberté courant octobre 2023 a notamment reproché au Bénin de l’avoir détenu illégalement et d’avoir abusé de ses droits.
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Rappel des faits
Les faits remeontent en 2021. Le 19 juillet de la même année, Sunday Igboho avait été arrêté à l’aéroport de Cotonou au Bénin, alors qu’il était en partance pour l’Allemagne. Selon les autorités nigérianes qui avaient souhaité son extradition, Sunday Adeyemo était recherché par la police nigériane pour atteinte à la sûreté de l’État.
Le séparatiste, fervent partisan de la création d’une nation « Yoruba » avait fui le Nigeria à la suite d’une perquisition menée par une équipe conjointe de l’armée nigériane et du Département des services de l’État (DSS) dans sa résidence, située aux environs du quartier de Soka à Ibadan, la capitale de l’État d’Oyo, le 1er juillet 2021. Il a été libéré en octobre dernier après avoir passé deux ans en détention à la prison civile de Cotonou.
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Le Bénin condamné à payer 20 millions
Ce mardi 5 décembre à son siège à Abuja, la Cour de justice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a rendu son verdict en ordonnant à L’Etat béninois à verser une somme de 20 millions au séparatiste nigérian à titre de dédommagement. La cour a rendu l’ordonnance dans un jugement unanime rendu par les juges Gberi-Bé Ouattara, Sengu M. Koroma et Ricardo Claúdio Monteiro GONÇALVES, dans l’affaire libellée ECW/CCJ/APP/15/22 Chef Sunday Adeyemo (alias Sunday Igboho) c. République du Bénin.
Dans son verdict, la cour indique également que l’État béninois doit se conformer à son ordonnance en effectuant le paiement de 20 millions de francs CFA à Adeyemo dans un délai de trois mois. Elle demande par ailleurs au Bénin, de fournir une preuve de paiement au tribunal.