Lors du sommet de la CEDEAO à Abuja, dimanche 15 décembre, les chefs d’État ont officialisé le processus de retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger de l’organisation régionale. Une transition de six mois s’ouvre dès le 29 janvier 2025, laissant une ultime fenêtre de négociation avant une sortie définitive prévue le 30 juillet 2025.
La Conférence des chefs d’État et de Gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a formellement acté le retrait des trois pays sahéliens, Mali, Burkina Faso et Niger, de l’organisation régionale. Conformément à l’article 91 du Traité révisé, une période de transition de six mois sera mise en œuvre à partir du 29 janvier 2025. Ce délai, présenté comme un temps de « réflexion », laisse aux trois pays la possibilité de rétracter leur décision avant que leur départ ne devienne irrévocable le 30 juillet 2025.
Le président de la Commission de la CEDEAO, Omar Alieu Touray, a été mandaté pour organiser la sortie des trois États. Cette mission délicate implique la gestion du personnel contractuel de la CEDEAO originaire du Mali, du Burkina Faso et du Niger, ainsi que le transfert des agences communautaires basées dans ces pays fondateurs. « La CEDEAO suivra rigoureusement les dispositions prévues en cas de retrait d’un État membre, comme cela avait été fait pour la Mauritanie en 2000 », a déclaré le président de la Commission.
Le sommet, marqué par une atmosphère grave et solennelle, a également laissé entrevoir une volonté de maintenir un dialogue. À l’initiative du Sénégal et du Togo, la CEDEAO a décidé de poursuivre les efforts de médiation avec les dirigeants des trois pays de l’Alliance des États du Sahel (AES). Cependant, le ton ferme adopté tout au long des discussions indique que l’organisation régionale ne cédera pas à une révision de ses principes fondamentaux.
Bola Ahmed Tinubu, président en exercice de la CEDEAO, a clôturé le sommet en appelant à l’unité et à la solidarité entre les membres restants. Il a également rendu hommage à Nana Akufa-Addo, président sortant du Ghana, pour son rôle dans la défense de la démocratie dans la région, sans pour autant faire mention de l’ancien président nigérien Mohamed Bazoum, toujours détenu à Niamey.