“La crise entre le Bénin et le Niger est au delà de la politique et de la diplomatie”, Chakirou Amoussou

Paul Danongbe
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Chakirou Amoussou, Membre de l'Union Progressiste le Renouveau sur les plateaux de Canal 3 Bénin, ce dimanche 2 juin 2024.

Alors que les tensions entre le Bénin et le Niger, deux nations voisines se font de plus en plus intensifiées et inquiétantes, Chakirou Amoussou fait une analyse qui, visiblement va au delà des causes potentielles évoquées par de nombreux observateurs. Invité de l’émission Zone Franche de Canal 3 Bénin dimanche, l’acteur politique de l’UP le Renouveau a souligné que la nature de cette crise va bien au-delà des simples jeux politiques ou des négociations diplomatiques. “Le président Patrice Talon a posé beaucoup d’actes qui montrent la bonne foi du Bénin et sa disponibilité (le pays, ndlr) à voir les relations se stabiliser avec le Niger, mais nous avons tous vu ce qui a suivi”, a-t-il fait remarquer dans un premier temps.

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Rappelant ensuite la fin de non-recevoir opposée au ministre béninois des mines Samou Adambi par le général Abdourahamane Tiani, Chakirou Amoussou lance un appel : “Ce sont des faits qui doivent nous faire réfléchir au delà de la politique et de la diplomatie parce que ces voix là ont été exploitées”. Selon lui, les actuels dirigeants du Niger avec une population majoritairement musulmane – 95% d’après les chiffres avancés par l’acteur politique – devraient pouvoir se référer aux recommandations de l’islam. “Cela m’amène à douter de la sincérité du général Tiani”, a-t-il confié.

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Le général Abdourahamane Tiani n’est pas plus patriote que le Prophète Mohammad.

Imam Chakirou Amoussou

Ce que recommande l’islam

D’après Chakirou Amoussou qui fait ainsi référence aux recommandations de l’islam, “nous avons deux sources qui s’offrent à nous quand des problèmes surviennent à nous, que ce soit dans nos foyers ou dans la société”. Il s’agit du coran et les hadiths qui sont, précise l’invité de Canal 3 Bénin, de principales sources pour régler des problèmes qui touchent notre vie en communauté. Il cite d’ailleurs le traité de paix d’Hudaybiyya qui selon ses propos, a été obtenu grâce à ces deux formules auxquelles, le prophète Mohammad a fait recours pour régler de nombreux problèmes.

Pour lui, le Bénin et le Niger seraient revenus à des relations beaucoup plus apaisées si le général Tiani avait eu recours au coran et aux hadiths. Chakirou Amoussou, contrairement aux accusations contre la Cédéao qui au lendemain du coup d’Etat, avait pris une batterie de sanctions contre le Niger, pense que l’institution sous-régionale ouest-africaine est déjà revenue à de meilleures sentiments. Mieux, pense-t-il, le Chef de l’Etat béninois Patrice Talon a posé suffisamment d’actes pour montrer sa bonne foi pour un dégel de la situation.

Il faut que les autorités nigériennes reviennent à la raison et ramènent la balle à terre.

Imam Chakirou Amoussou


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Un appel aux dirigeants nigériens

Chakirou Amoussou a également appelé à un dialogue inclusif entre les parties prenantes, y compris la société civile, les communautés locales et les organisations internationales, afin de trouver des solutions qui répondent aux besoins réels des populations affectées. Son appel est principalement adressé à l’endroit du général Abdourahamane Tiani, président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie.

Alors que la crise entre le Bénin et le Niger continue de s’aggraver, les paroles de Chakirou Amoussou résonnent comme un appel urgent à une approche plus large et plus inclusive pour résoudre les problèmes qui sous-tendent ce conflit complexe. Il est temps que les dirigeants des deux pays reconnaissent que la paix et la prospérité de la région dépendent d’une approche qui place les besoins des citoyens au premier plan.

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