La Guinée lance les travaux de construction de sa première raffinerie d’alumine

Casimir Vodjo
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La Guinée lance un projet industriel avec la construction de sa première raffinerie d’alumine. Financé à hauteur de 1,03 milliard de dollars par la société chinoise State Power Investment Corporation (SPIC), ce projet d’envergure vise à produire 1,2 million de tonnes d’alumine par an.

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Jusqu’ici, la Guinée, qui détient l’une des plus grandes réserves mondiales de bauxite, se limitait à l’exportation brute de ce minerai. La construction de cette raffinerie, annoncée mercredi 26 mars, est donc un changement fondamental dans la politique minière du pays. En transformant localement une partie de sa bauxite, la Guinée espère capter une plus grande part de la valeur ajoutée de son industrie extractive et réduire sa dépendance aux exportations brutes.

Le projet comprend plusieurs infrastructures clés : une raffinerie d’une capacité de 1,2 million de tonnes d’alumine par an, une mine de bauxite associée pouvant produire 15 millions de tonnes par an, un système énergétique dédié ainsi qu’un quai d’expédition de 35 000 tonnes. Ces installations sont essentielles pour garantir la compétitivité du projet, mais elles nécessiteront une intégration efficace dans le réseau logistique et énergétique du pays.

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Cependant, cet investissement chinois soulève des interrogations géopolitiques. Si la Guinée bénéficie d’un apport financier important, certains observateurs craignent une dépendance accrue vis-à-vis des entreprises étrangères. L’expérience d’autres pays africains montre que, dans certains cas, les profits générés par de tels projets échappent en grande partie à l’économie locale. Le défi pour la Guinée sera de s’assurer que ce projet bénéficie réellement aux citoyens, en termes d’emplois et de retombées économiques.

Des avantages sociaux

Le gouvernement guinéen met en avant les avantages sociaux de ce projet, notamment la création d’emplois et l’amélioration des conditions de vie des populations locales. Toutefois, l’impact réel reste à mesurer. Les grands projets industriels, bien qu’ambitieux, n’ont pas toujours les retombées escomptées pour les travailleurs locaux, notamment en raison du recours fréquent à de la main-d’œuvre étrangère spécialisée. Il sera donc nécessaire de veiller à la formation et à l’intégration des travailleurs guinéens dans la chaîne de production.

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La mise en service de la raffinerie est prévue pour juin 2028, après trois ans de travaux. Le respect de ce calendrier sera déterminant pour le succès du projet. Outre les délais, la qualité des infrastructures et la rentabilité à long terme seront des critères clés pour évaluer l’impact réel de cette initiative sur l’économie nationale.

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