Théodore Holo, ancien président de la Cour constitutionnelle du Bénin, est revenu sur la question de la « nouvelle République » ce vendredi 7 février 2025. Il a affirmé que la révision de la Constitution de 2019 n’a en aucun cas rompu avec le cadre juridique en vigueur.
L’ancien Président de la Cour Constitutionnelle du Bénin, Théodore Holo s’est prononcé sur le sujet qui défraye la chronique depuis quelques semaines à Cotonou. Il s’agit des spéculations relatives à la nouvelle République et à un éventuel troisième mandat du Président Patrice Talon.
En effet, interviewé vendredi par Bip Radio, Théodore Holo a rejeté l’idée d’une nouvelle République au Bénin. Selon lui, la révision de la Constitution en 2019 n’a fait qu’ajuster certaines dispositions sans bouleverser les principes fondamentaux de la République. “La révision de la Constitution de 2019 ne crée pas une nouvelle République, mais une mise à jour de la Constitution existante”, a-t-il souligné.
Ce qui peut conduire à une nouvelle République, selon Théodore Holo
D’abord, pour l’ex-président de la Cour Constitutionnelle, la création d’une nouvelle République ne peut se produire qu’à la suite d’événements exceptionnels comme une révolution ou un coup d’État ou d’une conférence nationale, ce qui n’est pas le cas au Bénin. Ensuite, en réponse aux préoccupations sur le recours introduit par l’ancien ministre Christian Lagnidé, Théodore Holo a rappelé que la Cour constitutionnelle avait jugé la requête irrecevable “parce que ça ne relève pas de la compétence d’un individu de demander un avis”.
Ainsi, l’ancien Sage de la Cour a d’ailleurs précisé que la Haute juridiction ne peut rendre un avis que sur des questions constitutionnelles majeures, et non sur des demandes provenant de simples citoyens. “La révision constitutionnelle de 2019 a été validée comme conforme à la Constitution”, a-t-il insisté.
L’exemple de la France
Par ailleurs, pour appuyer son argumentation, Théodore Holo a pris exemple sur la France. Malgré de multiples révisions de sa Constitution depuis 1958, la France est restée dans le cadre de la Cinquième République. “Si on était dans une nouvelle république, la France serait aujourd’hui à la 30e République. Ce n’est pas parce qu’on change une virgule qu’on crée une nouvelle République”, a-t-il ajouté. Il estime que les débats actuels sur la révision de 2019 sont le fruit d’une mauvaise compréhension des principes du droit constitutionnel.
Pour finir, Théodore Holo a appelé à une clarification des débats, insistant sur le fait que le Bénin demeure dans la même République, avec une Constitution adaptée aux réalités politiques du pays. “Il est important de clarifier cette question pour éviter toute confusion inutile”, a-t-il affirmé.