Une intervention militaire risquerait d’aggraver la situation socio-économique et sécuritaire du Niger, assure Laurent Gbagbo, s’opposant à l’usage de la force pour résoudre la crise dans ce pays frère.
Ancien président de la République de Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo suit de très près la situation politique au Niger depuis le putsch contre Mohamed Bazoum le 26 juillet dernier. Le lundi 7 août, en s’adressant à ses compatriotes à l’occasion de la célébration du 63e anniversaire de la fête de l’indépendance de son pays, l’ancien dirigeant a glissé quelques mots sur le Niger.
D’entame, le fondateur du PPA-CI a condamné avec force, le coup d’Etat contre un président démocratiquement élu. “Je condamne donc la prise du pouvoir par les armes au Niger. Elle porte atteinte à la démocratie dont je reste un fervent défenseur“, a lancé Gbagbo.
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Sur l’opération militaire envisagée par la Cédéao, l’ex-pensionnaire de la prison de Scheveningen à la Haye au Pays-Bas s’est dit opposé, qualifiant cette approche de “pire solution”, a mis en garde le natif de Gagnoa. “Le recours à la violence envisagé par la Cédeao me paraît être la pire des solutions à cette crise. Je dénonce ces mesures en ce sens qu’elles ne font qu’aggraver la situation de précarité du peuple frère du Niger. Je dénonce par-dessus tout le recours à la guerre pour résorber cette crise“, a conclu Laurent Gbagbo, très écouté des hautes sphères politiques africaines et mondiales.
Pendant ce temps, la Cédéao, dos au mur, tente non seulement de trouver une issue, mais aussi de redorer son image. Bola Ahmed Tinubu, président en exercice de l’organisation a déjà convié ses pairs à Abuja le jeudi 10 août prochain pour tenter de décanter la situation. Option ou diplomatie, seule la conférence des Chefs d’Etat en décidera.