La pollution atmosphérique, l’un des plus grands défis environnementaux de l’humanité, affecte la santé humaine, l’agriculture et l’équilibre climatique. Chaque année, environ 4,5 millions de personnes meurent prématurément en raison de la respiration d’air pollué, selon le dernier Bulletin sur la qualité de l’air et le climat publié par l’Organisation météorologique mondiale (Omm).
La santé humaine, l’agriculture et l’équilibre climatique sont aujourd’hui en danger. Avec la pollution de l’air provenant uniquement des gaz d’échappement et des usines, l’air devient de plus en plus irrespirable. Le rapport de l’Organisation météorologique mondiale (Omm) révèle que neuf personnes sur dix respirent un air pollué. Les gaz d’échappement des véhicules et les émissions industrielles sont les principales sources de cette pollution. Toutefois, il ne s’agit pas seulement d’un problème de santé humaine. L’agriculture subit également les effets néfastes de la pollution atmosphérique. Les cultures de base comme le riz, le maïs et le blé voient leur productivité réduite à cause des particules polluantes issues des feux de brousse et de l’utilisation d’engrais chimiques.
L’Augmentation inquiétante du méthane
Outre les particules, le méthane, un puissant gaz à effet de serre, joue un rôle crucial dans le réchauffement climatique. Selon une étude récente menée sous l’égide du Global carbon project, les concentrations de méthane dans l’atmosphère ont atteint des niveaux 2,6 fois plus élevés qu’à l’époque pré-industrielle, avec une augmentation particulièrement rapide ces dernières années. Le méthane, qui provient en grande partie des activités humaines comme l’agriculture et l’industrie des combustibles fossiles, possède un pouvoir de réchauffement climatique 80 fois plus important que celui du dioxyde de carbone sur une période de 20 ans.
Cette tendance inquiétante est un échec retentissant des engagements internationaux de réduction des émissions.
En 2021, l’Union européenne et les États-Unis avaient lancé un “engagement mondial” visant à réduire les émissions de méthane de 30 % d’ici 2030. Cependant, les plus grands émetteurs de méthane, tels que la Chine, l’Inde et la Russie, n’ont pas encore rejoint cet engagement, compromettant les efforts pour contenir la hausse des températures mondiales.
Une crise à plusieurs niveaux
La pollution atmosphérique illustre une crise qui touche à la fois la santé publique, l’environnement et l’économie. Les pertes en vies humaines s’accompagnent d’une baisse de la productivité agricole, qui menace la sécurité alimentaire dans de nombreuses régions du monde. De plus, la pollution atmosphérique, en contribuant à l’aggravation du réchauffement climatique, rend encore plus difficile l’atteinte des objectifs de l’Accord de Paris visant à limiter la hausse des températures mondiales à 1,5°C ou 2°C.
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L’augmentation des émissions de méthane montre également que les efforts mondiaux restent insuffisants. Malgré les engagements de nombreux pays, la trajectoire actuelle est largement incompatible avec les recommandations des experts du climat. Le chemin vers une réduction significative des émissions semble toujours lointain, alors que le réchauffement climatique continue d’accélérer.
La pollution atmosphérique constitue une urgence mondiale. Les effets sont multiples. Ils nuisent à la santé humaine, compromettent la sécurité alimentaire et aggravent la crise climatique. Il est indispensable de renforcer les actions globales et locales, non seulement pour réduire les émissions de polluants comme le méthane, mais aussi pour protéger les populations vulnérables des dangers immédiats de l’air pollué.