Face à une offre excédentaire ayant entraîné une chute des prix du cobalt, la République démocratique du Congo (RDC) a décidé de suspendre temporairement ses exportations de ce minerai. L’objectif de cette mesure qui prendra effet pour une durée de quatre mois, est de protéger l’économie nationale et les investisseurs du secteur minier.
La RDC, qui représente environ 75 % de la production mondiale de cobalt, a pris une décision inédite en restreignant l’exportation de ce métal essentiel à la fabrication des batteries. Patrick Luabeya, représentant de l’organe de régulation Arecoms, a expliqué que cette suspension s’inscrit dans le cadre d’une politique de stabilisation du marché mondial du cobalt.
« Les exportations doivent être alignées sur la demande mondiale », a-t-il déclaré, précisant que l’Arecoms a reçu du gouvernement congolais un mandat exceptionnel pour réguler la filière et éviter un effondrement des prix. La surproduction a en effet conduit à une baisse historique des cours du cobalt, ce qui compromet la rentabilité des entreprises minières et menace les revenus du pays.
Le gouvernement congolais estime qu’une action immédiate était nécessaire pour préserver les intérêts nationaux et internationaux liés à l’extraction du cobalt. Outre la réduction temporaire des exportations, l’Arecoms envisage des initiatives complémentaires, notamment le renforcement de la transformation locale des minerais et la mise en place d’un mécanisme de fixation des prix plus transparent.
La suspension des exportations ne concerne cependant pas la production de cuivre, dont le cobalt est un sous-produit. Ainsi, l’industrie minière pourra poursuivre ses activités sans perturber l’approvisionnement mondial de cuivre, dont la RDC est le deuxième producteur mondial.