L’AES tourne la page de la CEDEAO

Casimir Vodjo
Lecture : 3 min

Réunis à Niamey, les ministres des Affaires étrangères de l’Alliance des États du Sahel (AES) ont réaffirmé l’irréversibilité du retrait de leurs pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Ce, malgré les appels à la médiation du président sénégalais et du Parlement de la CEDEAO.

Ad imageAd image

Les ministres des Affaires étrangères du Mali, du Niger et du Burkina Faso, réunis sous l’égide de l’Alliance des États du Sahel (AES), ce vendredi 13 décembre 2024, ont tenu une rencontre à Niamey pour discuter de la libre circulation des personnes et des biens au sein de l’espace de leur nouvelle confédération. Présidée par Abdoulaye Diop, chef de la diplomatie malienne, la réunion a été marquée par une déclaration forte : la confirmation de l’irréversibilité du retrait de ces États de la CEDEAO.

Les ministres ont souligné que leur démarche s’inscrit dans une vision panafricaine visant à renforcer les mécanismes d’intégration adaptés aux réalités sécuritaires et économiques de leurs populations. Ils ont affirmé que leur alliance représente désormais un cadre plus approprié pour répondre aux aspirations des peuples de leurs trois nations.

Lire aussi :  Monnaie unique ECO : la CEDEAO trace la voie vers son adoption

Ce rappel de la position ferme des pays de l’AES intervient dans un contexte de tensions avec la CEDEAO, accusée par les trois États de ne plus remplir son rôle d’intégrateur régional. Selon eux, l’organisation, influencée par des puissances étrangères, a échoué à soutenir leurs efforts contre le terrorisme, imposant au contraire des sanctions jugées « illégales et inhumaines ».

Appels à la médiation et divergences d’approche

Alors que le président sénégalais, désigné médiateur par la CEDEAO, a appelé à éviter une désintégration de l’organisation communautaire, il a aussi reconnu la pertinence de l’AES face aux défis sécuritaires auxquels ces pays sont confrontés. « Maintenir cette alliance tout en préservant la CEDEAO est essentiel », a déclaré Macky Faye lors d’une intervention en marge du Forum de Doha.

Dans le même esprit, le Parlement de la CEDEAO a exhorté les chefs d’État et de gouvernement à envisager un délai supplémentaire pour permettre de nouvelles discussions avant la date prévue de retrait, fixée au 29 janvier 2025.

Lire aussi :  Togo : le gouvernement revoit à la hausse le budget 2024 de 3,3 %

Cependant, les États membres de l’AES maintiennent leur position. Pour eux, la CEDEAO a perdu toute légitimité en raison de son incapacité à répondre aux défis structurels et de sa tendance à entraver les initiatives souveraines.

Tags :
Partager cet article
Leave a Comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *