Deux mois après avoir pris la présidence en exercice de l’Union africaine (UA), l’Angola a annoncé ce 24 mars, son retrait en tant que médiateur dans le conflit opposant le gouvernement congolais aux groupes armés de l’est de la République démocratique du Congo (RDC).
Dans un communiqué officiel publié lundi, la présidence angolaise a annoncé la fin de son rôle de médiateur dans la crise qui secoue l’est de la RDC, impliquant notamment l’Alliance Fleuve Congo (AFC)/M23. Selon Luanda, cette décision répond à la volonté de concentrer ses efforts sur les priorités globales de l’Union Africaine.
Malgré plusieurs tentatives de négociation, les efforts angolais n’ont pas permis d’obtenir des avancées concrètes. Une rencontre entre les présidents congolais et rwandais, prévue en décembre 2024, avait été annulée en raison du refus de participation du Rwanda. Plus récemment, le 18 mars, des pourparlers entre Kinshasa et les représentants du M23 à Luanda ont été avortés après le retrait du mouvement rebelle.
Plus de 3 000 personnes mortes
Le conflit, marqué par des affrontements violents et une crise humanitaire, a déjà entraîné la mort de plus de 3 000 personnes depuis janvier et le déplacement de plus de 500 000 civils, selon les Nations unies. Les rebelles du M23, qui revendiquent le contrôle de Goma et de Bukavu, sont accusés par Kinshasa de recevoir un soutien militaire du Rwanda, accusations que Kigali dément.
Pendant ce temps, le président Félix Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame se sont rencontrés à Doha sous la médiation du Qatar. Ils se sont engagés à favoriser un cessez-le-feu et à prôner la diplomatie, bien que la situation sur le terrain demeure explosive.
Le retrait de l’Angola pose la question de la poursuite du processus de paix. Un nouvel acteur devra être désigné pour reprendre la médiation et tenter d’apaiser un conflit qui menace de déstabiliser toute la région des Grands Lacs. Rappelons que les deux dirigeants se sont rencontrés à Doha le 18 mars dernier. Sous la médiation de l’émir du Qatar, Kagame et Tshisekedi ont en effet, réaffirmé leur engagement en faveur d’un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel et ont convenu de poursuivre les discussions entamées à Doha afin de poser les bases d’une paix durable dans le cadre du processus désormais fusionné Luanda/Nairobi, selon une déclaration du ministère des Affaires étrangères du Qatar.