L’Etat béninois a signé un accord avec la Société Générale en vue de l’acquisition de la totalité des parts de la banque française dans sa filiale sur le territoire.
La Société Générale poursuit son retrait progressif du continent africain dans le cadre d’une restructuration plus large de ses activités bancaires. Ce désengagement s’inscrit dans une tendance observée ces dernières années, avec des cessions notables dans plusieurs pays. Dernièrement, la banque a vendu ses activités au Maroc pour 745 millions d’euros au groupe Saham, marquant une étape importante dans son retrait de l’Afrique du Nord. De même, au Congo, la Société Générale a cédé ses opérations à un investisseur privé, reflétant la diversité de ses stratégies de sortie selon les marchés.
La dernière annonce concerne le Bénin, où la Société Générale a conclu un accord pour céder l’intégralité de sa participation dans sa filiale béninoise à l’État. Cette transaction, qui inclut également la succursale togolaise, représente un changement majeur pour la présence bancaire française dans la région. L’accord prévoit le transfert de 93,43 % des parts détenues par le groupe, couvrant l’ensemble des activités, les portefeuilles clients, et le personnel de la filiale.
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Une opération au sens profond pour les deux parties
Cette décision est motivée par le désir de la Société Générale de simplifier son modèle opérationnel et d’optimiser son allocation de capital. Pour le Bénin, l’acquisition représente une opportunité de taille pour renforcer sa présence dans le secteur bancaire national. Avec cette transaction, la participation de l’État béninois dans les banques locales pourrait considérablement augmenter, potentiellement au-delà des 25,9 % observés fin 2023 et se rapprochant des niveaux en Côte d’Ivoire (32,9 %) ou au Mali (32 %).
Financièrement, la cession de la filiale béninoise devrait avoir un impact modeste mais notable sur les résultats de la Société Générale. Bien que le montant de la transaction ne soit pas encore divulgué, la banque anticipe un effet négatif d’environ 25 millions d’euros sur ses résultats du troisième trimestre 2024. Paradoxalement, cette opération devrait améliorer le ratio de solvabilité du groupe, avec une estimation d’augmentation de 2 points de base du ratio CET1.
La finalisation de cette transaction est prévue pour le premier trimestre 2025, sous réserve de l’approbation des autorités financières et réglementaires. Ce délai témoigne de la complexité des procédures nécessaires pour assurer une transition en douceur et maintenir la continuité des services bancaires au Bénin.