Pour sa participation à la mission multinationale d’appui à la sécurité en Haïti (MMAS), le Bénin a imposé une condition sine qua non. Il souhaite le commandement militaire avant de déployer ses 2000 soldats.
« Cela ne s’est jamais produit nulle part dans le monde. Vous avez besoin de militaires pour commander des militaires », déclare Olushegun Adjadi BAKARI, ministre des affaires étrangères béninois dans une interview accordée à Miami Herald. Pour lui, il n’est pas acceptable que les militaires béninois soient placés sous le commandement de policiers. Il croit qu’il est nécessaire d’avoir une mission militaire en Haïti pour lutter contre les gangs, restaurer la sécurité dans le pays et rétablir la stabilité.
Le ministre des affaires étrangères béninois a alors suggéré que cette force de sécurité soit une combinaison d’armée et de police, ou uniquement militaire. «Nous savons tous qu’il est impossible pour des policiers de résoudre ce problème», a-t-il déclaré. «Ils ne savent pas comment mener ce type d’opération ; c’est une guerre pure, nous le savons», a-t-il poursuivi.
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Cette réticence du Bénin, complique davantage le déploiement complet de la MMSS en Haïti. Parmi les 1.000 policiers promis par le Kenya, seulement 400 ont été déployés. Il faut rappeler que la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) est dirigée par le Kenya, qui a accepté d’y déployer ses officiers de police. Autorisée en octobre 2023 par le Conseil de sécurité des Nations Unies, la mission peine encore à être mise en place.