Sur les ondes de Bip Radio, le ministre des Affaires étrangères du Bénin, Olusegun Adjadi Bakari, a clarifié la position de son pays concernant l’envoi de troupes en Haïti. Selon lui, une mission militaire sous mandat onusien est une condition indispensable à toute intervention béninoise dans ce pays en proie à une crise profonde.
La situation en Haïti suscite de vives inquiétudes au sein de la communauté internationale. Confronté à une crise multidimensionnelle, violence des gangs, instabilité politique chronique et extrême pauvreté, le pays voit ses institutions fragilisées et sa population plongée dans la détresse.
Des gangs lourdement armés contrôlent une large partie du territoire, notamment à Port-au-Prince et multiplient sans cesse, les crimes, enlèvements et violations des droits humains. À cela s’ajoutent une corruption endémique et une crise humanitaire, marquée par le manque d’eau potable, d’électricité et d’aliments, ainsi qu’une résurgence du choléra.
Face à ce contexte, le Bénin se montre prudent. Le ministre Olusegun Adjadi Bakari a rappelé, lors de l’émission « Grand Format » de Bip Radio ce dimanche 1ᵉʳ juin 2025, les racines profondes qui unissent le Bénin et Haïti, mais aussi la position claire du président Patrice Talon dès 2019 pour accompagner une sortie de crise : « La situation d’Haïti est une situation qui préoccupe le Bénin… Nous avons proposé début 2024 de pouvoir participer à la mission onusienne qui est aujourd’hui une mission de stabilisation en posant des préalables qui sont clairs », a-t-il précisé. Selon lui, « pour nous, ce n’est pas une mission policière qu’il faut. Il faut une mission militaire, une mission de rétablissement de la paix et une mission sous mandat onusien ».
Pour l’heure, aucune troupe béninoise n’a été déployée. Le ministre a conclu que « les autorités béninoises décideront de la participation des troupes en fonction de l’évolution de la situation et lorsque le mandat onusien sera conforme aux attentes du Bénin ».