Arrêté à Paris, puis remis en liberté après quarante-huit heures, le militant panafricaniste, Kemi Seba a dénoncé les dispositions contenues dans le code électoral actuellement en vigueur dans son pays d’origine, le Bénin. Il évoque ses ambitions pour l’élection présidentielle en vue pour 2026 qui devrait consacrer la fin du second mandat constitutionnel du Chef de l’Etat Patrice Talon.
Kemi Seba se prononce à nouveau sur la présidentielle de 2026 au Bénin. Alors que le panafricaniste est cité au même titre que certaines personnalités béninoises comme potentiels candidats pour succéder à Patrice Talon, le concerné lui-même a abordé la question sans pourtant annoncé clairement ses réelles intentions de participation à l’élection. En effet, dans une interview sur Alohanews, Kemi Seba, faisant le lien avec le Bénin, a d’abord évoqué les responsabilités institutionnelles que les africains dans leur ensemble, devront faire prendre aux autres communautés du monde afin qu’il y ait vraiment de la réciprocité dans le respect de l’expression humaine de tous les peuples.
“On est pas le dépotoir des cultures du monde entier si les autres ne sont pas capables d’apprendre de nous aussi”, a-t-il martelé avant de faire savoir : “Nous sommes une nouvelle génération”. Et pour lui, il y a déjà un premier niveau de prise de responsabilité qui est envisagé. C’est notamment l’élection présidentielle de 2026 au Bénin, son pays d’origine où Kemi Seba entend faire peser de tout son poids pour impulser un nouvel dynamisme en matière de gouvernance au plus haut niveau de l’Etat.
Le Bénin va rappeler à l’humanité entière qu’il faudra l’Afrique et l’africain. Qu’il faudra respecter l’homme noir et la femme noire du continent et de la diaspora.
Kemi Seba
Les dispositions du code électoral en vigueur condamnées
Selon Kemi Seba, “plusieurs éléments peuvent entrer en ligne de compte quand on parle de responsabilité institutionnelle”. Il cite d’ailleurs pour illustrer ses propos, le pouvoir d’Etat avec à la clé, la présidence de la République, le gouvernement, etc. “Nous avons décidé qu’on ne va plus laisser les tenants de la françafrique et du système néocolonial diriger nos pays. Donc on prend nos responsabilités”, va-t-il renchérir. Concernant les conditions dans lesquelles, la prochaine présidentielle au Bénin doit s’organiser, le leader panafricaniste pointe du doigt le code électoral adopté le 5 mars 2024 par les députés à l’Assemblée nationale, puis validé le 14 mars par la Cour constitutionnelle présidée par le professeur Dorothé Sossa.
Le code électoral ainsi incriminé prévoit notamment un changement inédit en ce qui concerne l’augmentation du seuil de suffrages nécessaires pour obtenir des sièges. Ce taux passe en effet, de 10 % à 15 ou 20 % selon le type d’élection. Le quitus fiscal quant à lui reste obligatoire et la caution, bien qu’initialement maintenue, bénéficie d’une légère réduction pour les élections communales. La preuve de cette caution sera désormais fournie par la caisse de dépôt et de consignation selon le code consulté par Africaho.
Par ailleurs, le mécanisme de parrainage pour l’élection présidentielle de 2026 a été modifié : seuls les députés élus et les maires désignés en 2026 pourront parrainer les candidats. Bien que certains députés de l’opposition aient exprimé des réserves, la majorité des députés de la mouvance présidentielle soutient cette réforme, la considérant comme un moyen de renforcer le système partisan et d’assurer la stabilité politique.
Les récriminations de Kemi Seba
Ces nouvelles dispositions contenues dans le code électoral au Bénin portent des germes d’exclusion selon le militant panafricaniste. “On est aujourd’hui au Bénin où le code électoral exclut les trois quarts des candidats, des opposants et il n’y a que ceux qui sont du régime de Patrice Talon qui pourront concourir”, a-t-il déploré. C’est d’ailleurs pour cela qu’il pense que les autorités actuelles doivent, dans la perspective de la présidentielle de 2026, pouvoir anticiper sur la question et prendre – ajoute-t-il – les mesures nécessaires pour favoriser la compétition.
Il se dit alors être convaincu qu’une nouvelle ère va s’ouvrir au Bénin à l’occasion de la présidentielle de 2026. “Autour de la période de 2026, une nouvelle génération va prendre ses responsabilités politiques au Bénin et va faire de ce pays, le fer de lance de la révolution africaine au 21è siècle”, va-t-il conclure.