Le ministre béninois des affaires étrangères, Shegun Bakari a rejeté les accusations du président nigérien portant sur de présumés soutiens aux groupes armés terroristes. Pour le membre du gouvernement, le Bénin ne laissera pas dicter ses choix.
Dans un entretien à la presse nationale, le président nigérien Abdourahamane Tiani a réitéré ses accusations contre le Bénin. « Nous avons gardé la frontière avec le Bénin fermée et la frontière avec le Bénin restera fermée tant que le Bénin ne comprendra pas que le combat que nous faisons, ce n’est pas contre le Bénin que nous le faisons, c’est contre les troupes françaises de déstabilisation« , a déclaré Abdourahamane Tiani.
À Cotonou, la réplique ne s’est pas faite attendre. Reçu sur Bip radio, le ministre Olushegun Adjadi Bakari a clarifié la position du Bénin et envoyé un message clair aux voisins nigériens. « Nous respectons pleinement la souveraineté du Niger et son droit à choisir librement ses partenaires. Mais de la même manière, le Bénin ne se laissera jamais dicter ses choix de coopération et de partenariat qui relèvent exclusivement de sa souveraineté nationale », a répondu ministre.
Cotonou dénonce de graves accusations sans fondements
Sur les accusations de soutiens aux groupes armés, le Bénin s’inscrit en faux et dénoncé des accusations sans fondements. « Ce sont des accusations graves et sans fondements. Le Bénin combat le terrorisme sur son sol et en provenance des pays voisins, avec détermination et au prix de lourds sacrifices. Tenter d’associer notre pays à de telles pratiques est non seulement inacceptable, mais aussi profondément injuste à l’égard de nos forces de défense et de sécurité et de notre peuple tout entier », a répondu Shegun Bakari.
Pour le membre du gouvernement, la décision du Niger de ne pas ouvrir sa frontière est regrettable, mais elle n’arrête pas la marche du Bénin vers le progrès. Et pour preuve, le Bénin a enregistré en 2024, une croissance de 7,5%, bien au-delà des prévisions, et ce, malgré la fermeture de la frontière avec le Niger.
Ces sorties interposées illustrent les tensions persistantes entre le Niger et le Bénin, deux pays voisins en froid depuis le coup d’Etat de juillet 2023 contre le régime de Mohamed Bazoum.