Le Bénin obtient le retrait de la récade royale de Béhanzin d’une vente aux enchères à Paris

Casimir Vodjo
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Roi Béhanzin

Le sceptre royal du roi Béhanzin, symbole de l’autorité légitime du Dahomey, a été retiré in extremis d’une vente aux enchères prévue à Paris, le 20 décembre 2024. Ce retrait a été possible grâce à une intervention diplomatique du Bénin, soutenue par le ministère français de la Culture.

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La récade royale du roi Béhanzin, un sceptre en bois orné de métal, était inscrite au catalogue d’une vente aux enchères organisée par la maison Millon à Paris. Considérée comme un objet d’une grande valeur culturelle et historique, elle aurait été « offerte » aux troupes coloniales ou pillée à la fin du XIXe siècle lors de la conquête française du Dahomey.

Face à cette situation, le gouvernement béninois, par l’intermédiaire de son chargé de mission à la présidence, est intervenu auprès du Service des musées de France. En réponse, le ministère français de la Culture a sollicité le retrait de l’objet du catalogue de vente, une demande qui a été immédiatement acceptée par la maison Millon.

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Cependant, l’affaire reste délicate : selon un cadre de la maison de vente, bien que la récade ne figure plus dans le catalogue, elle « reste toujours à vendre ». Cette ambiguïté soulève des interrogations sur la propriété et la restitution des œuvres d’art issues des pillages coloniaux.

Une victoire partielle pour le Bénin

Pour rappel, ce sceptre sculpté, d’environ 50 cm, revêt une importance symbolique exceptionnelle. Durant le règne de Béhanzin, dernier roi indépendant du Dahomey (1890-1894), il incarnait l’autorité suprême et le pouvoir royal. Sa mise en vente avait suscité une vive émotion, tant au Bénin qu’au sein de la diaspora africaine, pour qui ces objets sont des témoins essentiels de l’histoire et de l’identité culturelle.

Le retrait de la récade de la vente aux enchères est une victoire partielle pour le Bénin, qui poursuit ses efforts pour rapatrier son patrimoine culturel dispersé à travers le monde. Cependant, la bataille pour la restitution complète de ces trésors se heurte encore à de nombreuses résistances juridiques et économiques.

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