À deux mois de la présidentielle, l’archevêque de Douala, Mgr Samuel Kleda, interpelle les Camerounais et dénonce les maux qui minent le pays. Dans une lettre pastorale rendue publique le 8 août 2025, il appelle à sauver le Cameroun d’une “mort lente”.
L’archevêque camerounais, Mgr Samuel Kleda alerte sur la situation du pays avant la présidentielle
À l’approche de l’élection présidentielle prévue en octobre, Mgr Samuel Kleda sort de sa réserve. Dans une lettre pastorale diffusée lors de la messe dominicale du 10 août à Douala, il dresse un tableau sombre du climat social au Cameroun, selon Vatican News.
L’archevêque déplore une gouvernance défaillante, une pauvreté généralisée et des injustices sociales croissantes. Il affirme que le pays est « malade dans tous les domaines » et appelle les citoyens à « ne pas se décourager » mais à « explorer de nouvelles voies pour sauver le pays ».
Un processus électoral incertain
Mgr Kleda évoque un processus électoral qui ne rassure pas. Il insiste sur la nécessité de poser les jalons d’une société fondée sur la paix, la justice et le bien commun. « Choisir un Président est un acte citoyen qui engage l’avenir du pays », rappelle-t-il. Parmi les problèmes dénoncés : la corruption endémique, les inégalités sociales, la mauvaise gestion des ressources, l’accès difficile à l’eau et à l’électricité, les crises sécuritaires et l’immigration clandestine. Il déplore le départ massif des jeunes vers l’étranger et l’indifférence des dirigeants face à la souffrance de la majorité.
L’archevêque fustige également une démocratie « dévoyée », marquée par l’intimidation, l’exclusion et le manque de dialogue. Il appelle à une transformation des mentalités et à un engagement collectif pour construire un avenir plus juste. En conclusion, Mgr Kleda invite chaque Camerounais à devenir un artisan de paix et de renouveau. Il affirme que l’espérance, malgré les obstacles, reste la vertu qui met en chemin.
Par cette lettre, l’Église catholique prend clairement position et s’affirme comme une voix morale face à la crise que traverse le Cameroun.