Kigali annonce la fin de l’aide bilatérale pour la période 2024-2029, et dénonce une « campagne agressive » menée par Bruxelles. La Belgique, elle, justifie son positionnement par le conflit en République démocratique du Congo.
Le gouvernement rwandais a annoncé, ce mardi 18 février, la suspension de sa coopération de développement avec la Belgique. Cette décision s’inscrit dans un contexte de tensions diplomatiques qui persiste entre les deux pays, sur fond de divergences concernant la situation sécuritaire à l’est de la République démocratique du Congo (RDC).
Dans un communiqué officiel, Kigali accuse la Belgique de mener « une campagne agressive aux côtés de la RDC, visant à saboter l’accès du Rwanda au financement du développement« . En conséquence, les autorités rwandaises ont décidé de mettre un terme au programme d’aide bilatérale avec Bruxelles pour la période 2024-2029. « Le Rwanda ne se laissera ni intimider ni faire chanter au détriment de sa sécurité nationale », précise le document.
Le ministre belge des Affaires étrangères, Maxime Prévot, a réagi en affirmant que son gouvernement prenait acte de cette décision. Il rappelle que la Belgique était déjà en train de réviser son programme d’aide « suite à la violation de l’intégrité territoriale de la RDC« . Selon lui, cette révision aurait abouti à des « mesures relatives à notre coopération que le Rwanda anticipe à présent ».
Bruxelles soutenait déjà l’imposition de sanctions contre Kigali au sein de l’Union européenne, un positionnement qui a contribué à l’escalade des tensions entre les deux États.
Depuis 2023, Kigali n’a désigné aucun ambassadeur à Bruxelles après le refus des autorités belges d’agréer la nomination de Vincent Karega. En retour, le poste d’ambassadeur belge à Kigali est vacant depuis juillet 2024, preuve d’une rupture quasi totale du dialogue diplomatique entre les deux pays.