Le gouvernement sénégalais a réagi avec fermeté après l’annonce par Washington de sanctions visant quatre magistrats de la Cour pénale internationale (CPI), dont le juge sénégalais Mame Mandiaye Niang. Dakar appelle les États-Unis à revenir sur leur décision et réaffirme son soutien indéfectible à la CPI.
Sanctions américaines contre la CPI : le Sénégal dénonce une atteinte à l’indépendance de la justice
Dans un communiqué publié ce vendredi, le ministère sénégalais de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères a exprimé son « étonnement » face aux sanctions américaines contre quatre magistrats de la Cour pénale internationale, parmi lesquels figure le juge sénégalais Mame Mandiaye Niang.
Le Sénégal a appelé les autorités américaines à retirer sans délai ces mesures, qualifiées de « grave atteinte au principe de l’indépendance de la justice » et au droit des juges de la Cour à exercer leur mandat en toute liberté. Dakar a rappelé que la CPI tire sa légitimité du Statut de Rome, ratifié par 125 États membres, dont le Sénégal qui fut le tout premier pays à y adhérer.
Affichant sa « pleine solidarité » à l’endroit de son compatriote Mame Mandiaye Niang, ainsi qu’aux trois autres magistrats sanctionnés, le Sénégal a réitéré son « soutien indéfectible » à l’institution de La Haye et a invité les États parties au Statut de Rome à redoubler d’efforts pour garantir la protection des juges et du personnel de la Cour.
Gel des avoirs et interdiction d’entrée sur le territoire américain…
Washington a annoncé mercredi, de nouvelles sanctions contre quatre hauts responsables de la Cour pénale internationale, en représailles à des enquêtes visant des responsables israéliens. Selon le Trésor américain et le département d’État, les personnalités visées sont les juges Nicolas Guillou (France) et Kimberly Prost (Canada), ainsi que les procureurs Mame Mandiaye Niang (Sénégal) et Nazhat Shameem Khan (Fidji).
Ces sanctions comprennent l’interdiction d’entrée sur le territoire américain, le gel de leurs avoirs éventuels aux États-Unis et l’interdiction de toute transaction financière avec eux.
Les juges et procureurs sanctionnés sont accusés d’avoir « directement participé aux efforts de la CPI pour enquêter, arrêter, détenir ou poursuivre des ressortissants des États-Unis ou d’Israël, sans le consentement de l’un ou l’autre de ces pays », a précisé le secrétaire d’État américain Marco Rubio.