Le Sénégal suspend toutes les extraditions vers la France

Paul Danongbe
3 min
Yacine Fall, ministre de la justice au Sénégal. @Médias locaux

Yacine Fall, ministre de la Justice du Sénégal a annoncé mardi 9 décembre 2025, la suspension de toute demande d’extradition émanant de la France.

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Dakar réclame la réciprocité et suspend les extraditions vers Paris

Le Sénégal a décidé de suspendre l’exécution de toute demande d’extradition émanant de la France. L’annonce a été faite mardi par la ministre de la Justice, Yacine Fall, lors de l’examen du budget 2026 de son département à l’Assemblée nationale. C’est une décision qui constitue une réponse directe à l’absence de suites données par Paris à plusieurs requêtes sénégalaises concernant des ressortissants du pays réclamés par la justice de Dakar.

La garde des Sceaux a rappelé que le Sénégal respecte scrupuleusement les conventions internationales relatives à la coopération judiciaire, notamment en fournissant systématiquement les informations exigées dans les dossiers pénaux. Elle estime cependant que l’équilibre de cette coopération est rompu, les autorités françaises n’ayant pas donné suite aux demandes transmises par Dakar.

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« Le Sénégal exécute ses obligations et arrête toute personne recherchée. Mais l’extradition est une question de réciprocité », a insisté Yacine Fall. En conséquence, aucune demande d’extradition formulée par la France ne sera désormais traitée tant qu’une réponse claire ne sera pas apportée aux dossiers en attente.

Parmi les affaires évoquées figure notamment celle du journaliste et patron de presse Madiambal Diagne, actuellement visé par une procédure en France.

Le dossier Madiambal Diagne au cœur des tensions

La Chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Versailles a rendu, le 25 novembre, un arrêt intermédiaire dans cette affaire, sollicitant des autorités sénégalaises des précisions supplémentaires : qualification des faits, textes pénaux applicables, éléments de procédure, garanties accordées au mis en cause. Cette étape vise à permettre aux magistrats français de statuer en toute connaissance de cause lors de la prochaine audience fixée au 3 février 2026.

Du côté sénégalais, cette exigence s’ajoute à un sentiment de déséquilibre. Les autorités affirment que leurs propres demandes d’extradition – également fondées sur des procédures judiciaires – restent sans suite, sans explication jugée satisfaisante.

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D’après de nombreux observateurs, la suspension décidée par Dakar constitue un signal fort adressé à Paris, dans un contexte où la question de la réciprocité entre le Sénégal et la France devient centrale dans la coopération pénale. Yacine Fall a par ailleurs précisé que la position du gouvernement sénégalais restera inchangée tant que les clarifications attendues n’auront pas été fournies.

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