Face à une attaque meurtrière et un manque de coordination au sein de la coalition régionale, le Tchad a émis la possibilité de se retirer de la Force multilatérale mixte. Le pays signale notamment, une crise potentielle dans la lutte contre l’insécurité et le terrorisme dans la région du Lac Tchad.
Le Tchad a exprimé son mécontentement quant à la situation actuelle au sein de la Force multilatérale mixte (FMM), qui regroupe des troupes des armées tchadienne, nigériane, nigérienne, camerounaise et béninoise. De sources officielles tchadiennes, N’Djamena dénonce une “absence de mutualisation des efforts” au sein de cette force, créée en 1994 pour combattre initialement le banditisme et plus tard, la menace djihadiste représentée par Boko Haram.
Cette annonce intervient dans un contexte tendu, marqué par une attaque meurtrière survenue le 27 octobre 2024. Une faction liée à Boko Haram a pris pour cible une base militaire tchadienne dans la région du Lac, près de la frontière nigériane. Le bilan est lourd : au moins quarante soldats tchadiens ont perdu la vie, une des pertes les plus sévères subies par l’armée ces dernières années.
Une force en déclin ?
La FMM, perçue comme un pilier de la sécurité régionale, semble aujourd’hui engluée dans des problèmes de coordination. Selon nos informations, N’Djamena critique une organisation “qui semble tomber dans la léthargie“. Ceci, compromet l’efficacité des opérations et la sécurité des militaires déployés.
Le Tchad, qui a longtemps été considéré comme un acteur clé et engagé de cette coalition, a ainsi remis en question la pertinence de sa participation si la situation ne s’améliore pas. Une telle décision de retrait pourrait non seulement affaiblir la réponse collective contre les insurgés mais aussi redéfinir l’équilibre sécuritaire dans la région.
La déclaration de retrait potentiel du Tchad place les autres pays membres et les partenaires internationaux devant un défi de taille : réévaluer et revitaliser les stratégies de la FMM pour répondre aux menaces persistantes. Les conséquences de l’inaction pourraient mener à une résurgence des activités de groupes armés et une instabilité accrue autour du Lac Tchad.