Législatives anticipées au Sénégal : panorama des forces politiques en lice

Mohamed Fousso
Lecture : 5 min
Des images de la campagne électorale aux législatives anticipées.

La campagne électorale pour les législatives anticipées au Sénégal, s’achève ce vendredi 15 novembre 2024, avec des scènes de violences et de tensions croissantes. Dimanche 17 novembre 2024, les Sénégalaises et Sénégalais renouvelleront les 165 sièges de l’Assemblée nationale avec notamment, l’espoir pour le Chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye, de conforter une majorité parlementaire à son parti, le Pastef, pour mettre en œuvre les réformes promises. Avec 41 listes de candidats en compétition, voici un aperçu des principales forces politiques engagées dans ce scrutin décisif.

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Pastef : le parti au pouvoir face à son premier test

Porté au pouvoir dès le premier tour de la présidentielle de mars dernier avec 54 % des suffrages, le Pastef cherche à consolider sa domination en obtenant la majorité au Parlement à l’issue de ces législatives anticipées. Ce parti de gauche, souverainiste et panafricaniste, met en avant la bonne gouvernance, la reddition des comptes et la réduction du train de vie de l’État comme axes majeurs de sa campagne.

Dirigé par le Premier ministre Ousmane Sonko, tête de liste nationale, le Pastef a décliné des propositions concrètes adaptées à chaque région, dans le cadre de son programme Sénégal 2050. Toutefois, ce scrutin représente un premier test électoral, sept mois après l’arrivée au pouvoir du parti, dans un contexte économique tendu.

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Takku Wallu : le retour de Macky Sall et un bloc libéral fragmenté

La coalition Takku Wallu, menée par l’ex-président Macky Sall, regroupe des partis libéraux tels que l’Alliance pour la République (APR) et le Parti démocratique sénégalais (PDS). Malgré son exil au Maroc, Macky Sall demeure une figure centrale de la campagne, espérant fédérer les forces libérales autour de son bilan et limiter les divisions internes.

Takku Wallu critique la lenteur des réformes du Pastef et propose un programme centré sur la réconciliation nationale, la réduction du train de vie de l’État et la continuité des projets économiques amorcés sous Macky Sall. Cependant, des départs de figures clés, comme l’ancien Premier ministre Amadou Ba, fragilisent cette coalition.

Jam ak Njarin : l’émergence d’un mouvement social-démocrate

Créée par Amadou Ba, arrivé deuxième lors de la présidentielle avec 35 % des voix, cette coalition rassemble des partis sociaux-démocrates et des dissidents de l’APR. Jam ak Njarin fait campagne sur le bilan de son leader, artisan du Plan Sénégal Émergence, tout en critiquant l’inexpérience du Pastef.

Positionnée comme une alternative crédible, la coalition met en avant des solutions pour surmonter la crise économique actuelle, tout en prônant la paix et le respect des institutions.

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Samm Sa Kàddu : une troisième voie générationnelle

Cette coalition, emmenée par le maire de Dakar Barthélémy Dias, réunit des figures indépendantes et des jeunes leaders prometteurs. Samm Sa Kàddu revendique une rupture avec la politique traditionnelle, en misant sur le renouvellement des cadres politiques et un discours axé sur les idées.

Malgré ses ambitions de troisième voie, la coalition a vu émerger des tensions internes, notamment entre Dias et Sonko, ancien allié. Cette rivalité a dominé la dernière semaine de campagne, éclipsant parfois les débats sur les enjeux nationaux.

Les enjeux de ces législatives anticipées

Face à une opposition divisée, certaines coalitions ont adopté une stratégie d’intercoalition à ces législatives anticipées, soutenant la candidature la mieux placée dans des départements stratégiques comme Dakar ou Bambey. Cette approche témoigne d’une tentative de coordination, malgré des visions divergentes, pour contrecarrer l’hégémonie potentielle du Pastef.

Les résultats de ce scrutin seront déterminants pour l’avenir politique du Sénégal, marquant soit la consolidation du pouvoir du Pastef, soit un rééquilibrage des forces dans un contexte économique et social sous tension.

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