Le Conseil constitutionnel du Tchad a publié, ce mardi 21 janvier, les résultats définitifs des élections législatives. Sans surprise, le parti présidentiel, le Mouvement patriotique du salut (MPS), remporte une large majorité des sièges à l’Assemblée nationale. Un scrutin marqué par un boycott de l’opposition et des accusations de régression démocratique.
Le Conseil constitutionnel a confirmé la victoire écrasante du MPS au pouvoir lors des législatives du 29 décembre dernier. Avec 124 sièges sur les 188 que compte la nouvelle Assemblée nationale, le parti du président Mahamat Idriss Déby obtient une majorité absolue. Ces résultats définitifs, publiés le 21 janvier, diffèrent peu des résultats provisoires annoncés le 11 janvier par l’Agence nationale de gestion des élections (ANGE).
Pour Issa Doubragne, porte-parole du MPS, ces résultats traduisent la confiance renouvelée du peuple tchadien envers la majorité présidentielle. « Ils reflètent celui de la présidentielle de mai 2024 remportée par le chef de l’État », s’est-il félicité.
Cependant, la satisfaction n’est pas partagée par tous. Le scrutin, marqué par le boycott de certaines formations politiques, a suscité des critiques acerbes de l’opposition. Clément Sianka, porte-parole du RNDT-Le Réveil, arrivé en deuxième position avec seulement 11 élus, déplore un « recul démocratique ». Il affirme que son parti n’a pas pu contester efficacement les résultats, faute d’accès aux procès-verbaux du scrutin. « La loi ne nous permet pas de consulter les documents nécessaires pour prouver nos contestations », regrette-t-il.
Le Conseil constitutionnel, pour sa part, indique avoir reçu 243 recours, dont un seul a été jugé recevable. « La majorité des requêtes étaient mal rédigées ou manquaient de preuves », a précisé son président, Jean-Bernard Padaré.
Alors que le MPS célèbre une victoire jugée « écrasante », les critiques autour de la transparence du processus électoral jettent une ombre sur le scrutin. Pour l’opposition, ces législatives confirment une tendance inquiétante de régression démocratique au Tchad, menaçant ainsi la crédibilité des institutions démocratiques du pays.