Au Bénin, Patrice Talon, face à l’actualité ce mardi 4 novembre 2025 a replongé les populations dans les violences qui ont prévalu lors des élections législatives de 2019 qui n’ont vu entrer au parlement que deux formations politiques, toutes soutenant ses actions. Le seul responsable selon lui, est Boni Yayi, son prédécesseur.
Violences de 2019 au Bénin : Boni Yayi est le seul responsable selon Patrice Talon
Le Bénin avait connu en 2019, et pour la première fois de son histoire politique, des élections législatives sans la participation des forces d’opposition au pouvoir en place. En revanche, les électeurs béninois attendus aux urnes dimanche 28 avril de cette année, ont boudé le scrutin législatif, et ceci, en raison de l’absence des partis d’opposition et plus principalement de la Force Cauris pour un Bénin Emergent, le principal parti d’opposition de l’époque, et dirigé par Boni Yayi qui avait dirigé le Bénin jusqu’en 2016. La révision de la loi électorale voulue par le président Patrice Talon en était la principale cause.
Sur les sept formations politiques ayant manifesté auprès de la Commission électorale nationale autonome (Céna), leur désir de participer au scrutin, seuls le Bloc républicain (BR) et l’Union progressiste (UP), deux partis de la mouvance présidentielle ont été retenus par l’institution dans une décision rendue le 5 mars. Deux documents étaient au cœur de la polémique : le quitus fiscal et le certificat de conformité, que les opposants ont peiné à obtenir. Le premier, rappelons le, a été rendu obligatoire dans le nouveau code électoral du 9 octobre 2018 (loi 2018-31), et l’autre, annoncé le 1er févier par la Cour constitutionnelle, alors présidée par Joseph Djogbénou.
Conséquence, abstention le jour du scrutin, boycott et même des violences post-électorales enregistrées dans plusieurs localités du pays telles que Bantè, Savè et quelques villes du nord du pays. Ces violences qui n’ont pas épargné Cotonou la capitale ont conduit à une vague d’arrestation et même à des décès enregistrés dans le rang des manifestants.
Je suis tenu à la fin de dire — que tout le monde m’entende — que ce qui s’est passé en 2019, c’est le président Yayi Boni qui a été le seul responsable.
Patrice Talon
Qui est le responsable de ces violences enregistrées en 2019 ?
Six ans après ces événements déplorables, Patrice Talon, le principal accusé revient sur le fond et désigne sans ambages celui qu’il considère comme le responsable. En effet, dans un entretien spécial diffusé mardi 4 novembre sur la quasi totalité des médias au Bénin, le président en fin de mandat s’est exprimé sans langue de bois. « Depuis 2016, mon prédécesseur, le président Boni Yayi, s’emploie avec beaucoup d’énergie à faire échec à toutes les réformes, quelles qu’elles soient, et à l’action publique, quel que soit le secteur. Avant 2016, tout le monde priait pour une réforme du système partisan », a-t-il déploré dans un premier temps.
« En février 2019 que j’ai reçu, ici au Palais, l’ensemble des partis politiques représentés au Parlement, parce que nous venons d’engager la réforme du système partisan. Les tests adoptés, qui répondaient parfaitement à l’attente de tous avant 2016, ces tests ont commencé à être boudés par une partie de la classe politique, notamment la FCBE d’alors », lance-t-il ensuite avant de poursuivre. Après un petit rappel sur les allers-retours qui ont précédé les discussions notamment lors du dialogue politique national, Patrice Talon parlant de la réforme du système partisan, renseigne que « le président Yayi Boni a refusé que le consensus soit adopté, que les tests prévus pour être votés aient permis non seulement d’engager la réforme, mais de permettre à tout le monde d’y aller (les législatives de 2019) plutôt aisément. Ces tests ont été refusés par le président Boni, ndlr », va-t-il ajouter.
Revenant ainsi sur la question, le président en fin de mandat indique que l’exercice apparait pour lui comme un devoir moral. Car, précise-t-il, ce n’est pas de gaité de cœur qu’il le fait parce qu’il n’a jamais souhaité étaler ces choses sur la place publique. Faut-il le souligner, cette sortie médiatique intervient en pleine dynamique électorale au Bénin. Le calendrier des élections générales de 2026 étant en plein déroulement avec notamment l’impossibilité désormais confirmée au parti Les Démocrates à la présidentielle qui va d’ailleurs consacrer la succession de Patrice Talon.
