Le Ghana, souvent cité comme un modèle de démocratie et de stabilité en Afrique de l’Ouest, vit ce samedi une journée d’élection aux enjeux multiples. Les citoyens se rendent aux urnes pour choisir leur prochain président et renouveler leur Parlement. La compétition s’annonce très serrée entre deux principaux candidats : Mahamudu Bawumia, l’actuel vice-président, et John Mahama, ancien président et figure de l’opposition.
Dans le cadre des élections présidentielle et législative au Ghana, les bureaux de vote ont ouvert leurs portes à 7 heures du matin et fermeront à 17 heures, avec des résultats prévus d’ici mardi. Les autorités ghanéennes ont temporairement fermé les frontières terrestres pour garantir la sécurité et l’intégrité du vote.
Le successeur du président Nana Akufo-Addo, qui se retire après deux mandats consécutifs comme l’exige la Constitution, sera désigné parmi les candidats de deux grands partis qui alternent au pouvoir depuis 1992 : le Nouveau Parti Patriotique (NPP) et le Congrès National Démocratique (NDC).
Une économie au cœur des débats
L’économie ghanéenne a été l’enjeu central de cette campagne électorale. Premier producteur d’or en Afrique, le Ghana sort difficilement d’une crise qui a nécessité un prêt de 3 milliards de dollars du Fonds monétaire international (FMI). Bien que l’inflation ait chuté de 54 % à environ 23 % ces derniers mois, la population reste confrontée à un coût de la vie élevé et à un taux de chômage alarmant.
Mahamudu Bawumia, candidat du NPP, espère briser le cycle traditionnel en offrant un troisième mandat consécutif à son parti. Ancien économiste formé au Royaume-Uni et ex-vice-gouverneur de la Banque centrale, il plaide pour la continuité des réformes en matière de numérisation, d’éducation gratuite et de programmes de santé. De son côté, John Mahama, du NDC, mise sur une campagne axée sur la relance économique et la création d’emplois, promettant une « économie de 24 heures » et une production accrue.
Outre les questions économiques, d’autres problèmes ont marqué cette campagne. L’exploitation illégale de l’or, qui cause des dégâts écologiques et économiques majeurs, est devenue un sujet clé. Le gouvernement sortant avait promis d’éradiquer ce fléau, mais il s’est aggravé avec la hausse des prix de l’or. Par ailleurs, les risques de violence jihadiste, exacerbés par l’instabilité dans les pays voisins comme le Burkina Faso, restent une préoccupation majeure pour les autorités.