Les évêques du Bénin veulent entrer dans la dynamique visant à obtenir de Patrice Talon, la libération de Joël Aïvo et Reckya Madougou. En effet, farouches opposants au pouvoir du président béninois, les deux acteurs politiques ont individuellement écopé de lourdes peines prononcées par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET).
Reckya Madougou, candidate recalée du parti d’opposition Les Démocrates à la présidentielle de 2021 au Bénin, a pour sa part été condamnée à 20 ans de prison ferme pour ‘’financement du terrorisme’’. Quant au constitutionnaliste Joël Aïvo, il a écopé de 10 ans de prison pour ‘’atteinte à la sûreté de l’Etat et blanchiment de capitaux’’.
LIRE AUSSI : Bénin : « Ce n’est pas 3% », Jean-Baptiste Elias sur le taux d’inflation avancé par Patrice Talon
« Sauvegarder la paix au Bénin »
Rejoignant sans doute, le parti aujourd’hui dirigé par Boni Yayi dans la quête de la libération des deux détenus – allusion faite à la proposition de loi sur l’amnistie – les évêques du bénin ont indiqué avoir engager des discussions avec Patrice Talon. En effet, interrogé par RFI, lundi 25 décembre 2023, l’archevêque de Cotonou, Monseigneur Roger Houngbédji a affirmé que les tractations sont en cours pour un tête-tête entre l’Église catholique et le président Patrice Talon sur la situation des deux opposants.
‘’On essaie de l’évoquer (la situation, ndlr). On a aussi essayé ces derniers temps de revenir, mais c’est le problème des agendas qui ne le permettent pas très souvent. Donc, nous sommes toujours dans l’attente, mais on ne baisse pas la garde’’, a-t-il déclaré. Selon l’archevêque parlant pour l’Eglise catholique, ‘’tout ce qu’elle essaie de faire, c’est comment entreprendre un dialogue, et donc, lorsque le bien-être de la population, reposant sur les valeurs fondamentales des droits de l’Homme, est en danger, je crois que l’Église a le devoir, c’est sa mission prophétique, d’être la voix des sans-voix et doit toujours tirer la sonnette d’alarme’’, a expliqué l’archevêque de Cotonou.
Et à travers cette démarche, Monseigneur Roger Houngbédji ne veut laisser de place à quelque amalgame. Pour lui, ‘’l’Eglise ne fait pas de la politique politicienne’’. Cette démarche va-t-il expliquer, s’inscrit dans la responsabilité de l’Eglise pour la sauvegarde de la paix au Bénin.