Le Bénin a perdu trois places dans le classement mondial sur la liberté de presse en 2025. Selon de Reporters sans frontières (RSF), le pays dirigé par Patrice Talon est passé du 89e rang en 2024 à la 92e place en 2025.
Contrairement au bond réalisé l’an dernier, le Bénin n’a pas fait du miracle dans le rapport 2025 de Reporters sans frontières. Publié ce vendredi 2 mai, à la veille de la Journée mondiale de la liberté de la presse, le rapport de RSF note une forte « diminution de la liberté de ton des journalistes béninois« .
« Le paysage médiatique du pays est diversifié, mais marqué par l’absence de grandes entreprises de presse viables« , indique encore le rapport, classant le Bénin au 92e rang mondial. Conséquence, le pays perd trois places à rapport au classement de l’an 2024.
Pour l’ONG de défense de la liberté de presse, les « autorités béninoises influencent le traitement de l’information au travers de contrats dits de partenariat, qui permettent aux médias d’être rémunérés pour couvrir les activités du gouvernement« . « Des notes de cadrage indiquent aux rédactions les angles à privilégier« , relève RSF, estimant que cela ne garantit pas la liberté du journaliste dans l’exercice de sa profession.
Accès limité aux sources d’information, cadre légal et contexte économique, le constat de Reporters Sans Frontières
Selon RSF, les journalistes béninois ont un accès limité aux données relatives à la situation sécuritaire dans le nord du pays depuis l’accession de Patrice Talon à la magistrature suprême en 2016. Sur le plan économique, le rapport pointe du doigt le contexte économique morose des médias béninois notamment du secteur privé.
Si le cadre légal est l’un des meilleurs de la sous-région, RSF estime que le Code du numérique est utilisé pour condamner ceux qui exercent en ligne, notamment via l’accusation de « diffusion par voie électronique de fausses informations affectant la tranquillité publique et complicité de diffusion ».
Aussi, regrette-t-il la non-application effective de la Convention collective applicable au personnel de la presse en République du Bénin.
Une nouvelle ère à la HAAC !
Ce nouveau rapport de Reporters sans frontières intervient dans un contexte marqué l’impulsion d’une nouvelle dynamique à la Haute Autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC), organe de régulation des médias au Bénin. Depuis sa nomination, Édouard Loko, journaliste de profession, a engagé une série de réformes pour redorer le blason de la presse béninoise. L’objectif est de favoriser l’exercice d’une presse libre et responsable au service du public.