Face à la controverse suscitée par la tentative d’imposer la loi martiale, le ministre sud-coréen de la Défense, Kim Yong-hyun, a présenté sa démission. L’opposition parlementaire dénonce une atteinte grave à la démocratie et initie une motion de destitution contre le président Yoon Suk-yeol.
La tentative du président Sud-coréen Yoon Suk-yeol d’imposer la loi martiale, perçue par beaucoup comme une mesure autoritaire et inédite depuis des décennies, a entraîné une crise politique majeure à Séoul. Ce mercredi 4 décembre 2024, le ministre de la Défense, Kim Yong-hyun, a annoncé sa démission, exprimant sa profonde culpabilité face à l’émotion suscitée par cet épisode controversé. « Je regrette profondément et j’assume l’entière responsabilité de la confusion et de la préoccupation causées au public par la loi martiale », a-t-il déclaré dans un communiqué officiel.
Cette annonce survient dans un climat politique tendu, marqué par l’indignation croissante des partis d’opposition qui considèrent l’initiative du président comme une violation flagrante des principes démocratiques. Lors d’une conférence de presse commune, les six partis d’opposition ont annoncé le dépôt d’une motion de destitution contre Yoon Suk-yeol. « Il est impératif de protéger notre démocratie face à ces tentatives d’autorité excessive », ont-ils déclaré. Le vote sur cette motion pourrait intervenir dès vendredi 6 décembre.
Un épisode qui réveille les souvenirs d’un passé autoritaire
La tentative d’imposer la loi martiale, une mesure exceptionnelle visant à accorder des pouvoirs accrus aux forces armées en cas de troubles graves, n’avait plus été envisagée en Corée du Sud depuis la fin de la dictature militaire dans les années 1980. Cette initiative a provoqué une vague d’indignation au sein de la société civile, des étudiants et des syndicats, qui y voient une tentative de museler l’opposition et d’étouffer les voix dissidentes.
L’annonce de la démission du ministre de la Défense vise à apaiser les tensions, mais beaucoup considèrent que cette mesure est insuffisante pour rétablir la confiance dans les institutions. Les observateurs politiques soulignent que cette crise pourrait affaiblir considérablement la position de Yoon Suk-yeol, dont la popularité était déjà en baisse avant cet épisode.