La compagnie d’eau et d’électricité malgache plongée dans une nouvelle affaire de corruption. Un rapport du Bianco met en lumière un système « bien rodé » d’abus de fonction et de détournement de fonds, se basant sur des achats de groupes électrogènes destinés à alimenter les stations de la Jirama.
Lors de l’appel d’offres, l’entreprise publique invoque une situation d’urgence liée aux problèmes de distribution d’eau. Selon les conclusions du rapport, cette urgence est utilisée pour contourner la procédure habituelle régie par les principes de transparence et de mise en concurrence du code des marchés publics. Un premier agent de la Jirama valide cette urgence, un deuxième attribue le marché à une société écran.
Le rapport épingle également un troisième acteur. Il s’agit du responsable de l’entreprise complice. Ce dernier achète les groupes électrogènes au véritable fournisseur avant de les surfacturer à des sommes colossales à la Jirama.
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Quinze personnes sont soupçonnées à cet effet d’implication ont été déférées devant le parquet du Pôle anti-corruption (PAC) d’Antananarivo, dont trois sont actuellement en détention provisoire : un cadre et un membre du conseil d’administration de la Jirama ainsi que le fournisseur complice.
Le Bianco estime qu’il est temps « d’arrêter l’hémorragie » au sein de la société d’État, régulièrement touchée par des scandales de détournements d’argent public. Ces fonds détournés privent les usagers des services essentiels, contribuant au quotidien au manque d’eau et d’électricité. La Jirama n’a pas souhaité réagir à l’affaire lorsqu’elle a été sollicitée par RFI.