Dix jours après son investiture, le colonel Michaël Randrianirina a dévoilé, mardi 28 octobre, la composition de son premier gouvernement. L’équipe compte 29 ministres, chargés, selon le chef de l’État, de « sortir le pays de la crise ».
Madagascar : voici la composition du nouveau gouvernement
Un nouveau gouvernement composé de visages nouveaux et d’anciennes figures politiques a pris fonction à Madagascar. Le Premier ministre Michaël Randrianirina a dévoilé mardi, la composition de l’exécutif qui gère désormais le pays après la destitution de l’ex président Andry Rajoelina.
Selon la liste consultée par Africaho, on note entre autres, Maître Hanitra Razafimanantsoa, fidèle alliée de Marc Ravalomanana, prend la tête d’un ministère d’État auprès de la Présidence, chargé de la Refondation, dont les contours restent flous. Christine Razanamahasoa, ex-proche d’Andry Rajoelina et ancienne présidente de l’Assemblée nationale, revient aux Affaires étrangères. Le général Lylison, acteur clé du coup d’État de 2009 et proche du clan Rajoelina, hérite du ministère de l’Aménagement du territoire. L’ex-magistrate Fanirisoa Ernaivo, farouche opposante de l’ancien régime et longtemps en exil, dirigera la Justice, avec pour mission prioritaire la lutte contre la corruption.
« Les ministres ont deux mois pour faire leurs preuves, sinon ils seront remplacés », a prévenu le colonel Randrianirina, cité par RFI, lors de la présentation de son équipe.
Une composition qui n’échappe pas aux critiques au sein de l’opinion
Bien que le gouvernement Randrianirina naisse dans un climat de refondation, il n’échappe cependant pas au scepticisme de certains malgaches. Dès la publication de la liste des membres du nouvel exécutif, des réactions ont aussitôt fusé. C’est par exemple le cas de la société civile où certains cadres ont partagé leur désaccord à RFI. « Dans les revendications des jeunes, il fallait vraiment faire table rase et partir sur de nouvelles bases », souligne Hony Radert, figure de la société civile. Plusieurs jeunes estiment, comme Zezika, que « certains « dinosaures » ont été recyclés » et que ce gouvernement reflète « un retour de faveurs politiques mêlé à une volonté de bien faire ».
D’autres, à l’instar de Luffy, s’inquiètent du retour de « revenants » au passé controversé et dénoncent un « processus de nomination unilatéral » sans consultation de la jeunesse.
Le Premier ministre Michaël Randrianirina et son gouvernement devront alors rapidement convaincre. Les deux prochains mois s’annoncent donc décisifs pour le régime, par ailleurs appelé à démontrer qu’il peut traduire en actes son ambition de changement.
