Le Bureau du vérificateur général (BVG) du Mali a publié un rapport sur la gestion de l’Agence de gestion du fonds d’accès universel (Agefau) entre 2020 et 2023. Le présent rapport révèle des malversations financières et administratives impliquant l’ancien Premier ministre, Choguel Maïga.
Choguel Maïga accusé de malversations après son limogeage. Le Bureau du vérificateur général pointe des irrégularités majeures, notamment un prêt irrégulier de plus de 20 milliards de FCFA accordé au Trésor public en avril 2020 pour la réponse à la pandémie de Covid-19. Bien que le mis en cause ne fût pas encore Premier ministre à cette période, ayant pris ses fonctions en juin 2021, d’autres dépenses suspectes s’étendent sur l’ensemble de la période analysée.
Parmi les anomalies relevées figurent notamment des dépenses indues au profit du personnel pour environ 13 millions de FCFA, le non-reversement de redevances destinées à la télévision d’État (92 millions de FCFA), et des équipements manquants dans des écoles pour près de 15 millions de FCFA. Le rapport signale également des attributions de marchés douteuses.
Le rapport, par ailleurs cité par RFI, accuse directement Choguel Maïga d’avoir bénéficié de fonds pour des déplacements en décembre 2023, totalisant 12 millions de FCFA pour des frais de mission et 35 millions de FCFA au titre des « dépenses de souveraineté » jugées irrégulières.
Un complot politique selon les proches de Choguel Maïga
Bien que des rumeurs sur sa convocation par la Cour suprême aient circulé, elles ont été démenties. Cependant, le BVG a transmis ses conclusions à la section des comptes de la Cour suprême, laissant présager des suites judiciaires possibles.
Ce dossier s’inscrit dans le cadre de la lutte contre la corruption, mais pourrait aussi refléter des rivalités politiques. Limogé en novembre 2024, Choguel Maïga entretenait des désaccords avec les militaires au pouvoir et serait perçu comme un potentiel rival politique. « Il n’était pas tout seul, commente un ancien ministre cité par le média français. Mais, maintenant, les militaires lui cherchent des poux dans la tête. Ils vont sans doute le coffrer, tant pis pour lui ! », a-t-il indiqué.
Interrogé par RFI sur ces accusations, Choguel Maïga n’a pas souhaité s’exprimer, mais son entourage dénonce un complot politique. Lors d’une réunion début décembre, il avait évoqué ce rapport et affirmé avoir « une conscience claire ».
Ces pratiques politiciennes qui nous arrièrent.
Briser à tout prix les adversaires politiques pour fuir la contradiction.