Dans une publication virulente, L’ancien Premier ministre malien, Choguel Maïga s’en est à nouveau pris ouvertement au régime militaire, qu’il accuse de confisquer le pouvoir au détriment du peuple. Une sortie qui ravive les tensions à Bamako et provoque un large éventail de réactions.
Ex-Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga a encore semé la polémique à Bamako. Selon RFI, l’ancien Premier ministre malien Choguel Kokalla Maïga a publié jeudi 11 juillet 2025 un message très critique à l’égard de la junte au pouvoir. Opposé à la prolongation du régime militaire sans élection pour une période de cinq années supplémentaires, Maïga n’a pas mâché ses mots :
« Le peuple n’est pas d’accord qu’un groupe de personnes usurpe son autorité et l’exerce contre lui », écrit-il. En effet, ce ton sans concession tranche avec son ancienne posture lorsqu’il était encore chef du gouvernement de transition, entre 2021 et novembre 2024. Sa rupture avec la junte semble désormais consommée.
Une sortie qui divise les milieux politiques et militaires
La déclaration de Choguel Maïga a suscité de vives réactions à Bamako. Dans les cercles proches du pouvoir, certains dénoncent son attitude. « Depuis qu’il a été démis de ses fonctions, il a de l’aigreur », confie à RFI un civil proche du président de transition, le général Assimi Goïta.
Du côté des familles militaires, la réaction est également cinglante. Une responsable de l’association des femmes de militaires accuse Maïga de vouloir « diviser l’armée », tout en assurant que « ça ne marchera pas ».
Pourtant, dans l’opposition et au sein de la classe politique dissoute, la déclaration de l’ex-Premier ministre trouve un certain écho. « Il a raison lorsqu’il parle d’une minorité qui dirige le pays. Mais il ne faut pas oublier qu’il a, à un moment, contribué à légitimer cette situation », rappelle un responsable d’un parti politique dissous.
Une fracture révélée au grand jour
Cette prise de position publique met en lumière les tensions persistantes au sein même des anciens alliés de la junte. D’anciens membres du gouvernement de transition se détachent progressivement du régime, remettant en cause sa légitimité et sa gouvernance prolongée.
Un opposant politique malien résume la situation en ces termes : « Nous avons toujours estimé que la junte va dans le mur. L’ancien Premier ministre Choguel Maïga dit aujourd’hui la même chose, tant mieux. »