Issa Kaou N’Djim, acteur politique malien et proche de l’imam Dicko, a été arrêté à Bamako après des déclarations controversées sur la dernière tentative de coup d’État déjouée au Burkina Faso. Ses propos, jugés offensants envers le président burkinabè Ibrahim Traoré, ont suscité une plainte des autorités burkinabè, entraînant une réaction rapide de la justice malienne.
Issa Kaou N’Djim est tombé dans les mailles de la justice malienne. Le 12 novembre dernier, le Conseil supérieur de la communication (CSC) du Burkina Faso a officiellement déposé une plainte auprès de la Haute autorité de la communication (HAC) du Mali contre l’acteur politique. Il est accusé d’avoir publiquement offensé le président Burkinabè Ibrahim Traoré.
En effet, cette plainte intervient après des commentaires cinglants tenus par N’Djim lors d’une émission diffusée sur Joliba TV News, une chaîne de télévision malienne. Invité à commenter les récents événements au Burkina Faso, et notamment la tentative de coup d’État avortée, Issa Kaou N’Djim a vivement critiqué les autorités burkinabè. Ensuite, aurait selon Afrique sur 7, qualifié les images de la tentative de coup d’État présentées à la télévision nationale burkinabè de « montage » et de « mise en scène ». Selon lui, cette démarche visait à détourner l’attention de l’opinion publique burkinabè des véritables enjeux internes.
Des propos jugés « gravissimes », « désobligeants »…
De même, ces propos ont été jugés « gravissimes », « désobligeants » et « insultants » par le CSC, qui y voit une atteinte à la dignité du peuple burkinabè et une offense directe envers l’autorité présidentielle du pays. Ainsi, suite à cette plainte, les autorités maliennes ont rapidement interpellé Issa Kaou N’Djim. Par conséquent, il est poursuivi pour « offense commise publiquement envers un chef d’État étranger » ainsi que pour « injures par le biais de systèmes d’information ».
Par ailleurs, il faut dire que cette arrestation marque une nouvelle étape dans les tensions régionales et soulève des questions sur la liberté d’expression au sein des régimes de transition de la sous-région. Rappelons que Issa Kaou N’Djim est connu pour son franc-parler et son soutien affiché à l’Imam Dicko. Il est une voix influente au Mali, souvent à la limite de la controverse.
Toutefois, la réaction des autorités maliennes, perçue comme une démonstration de respect des relations diplomatiques, pourrait être interprétée comme une volonté de préserver les relations bilatérales avec le Burkina Faso. Mais cette affaire met également en lumière les défis que rencontrent les médias et les personnalités publiques dans un contexte politique aussi sensible.