Au Mali, l’ancien Premier ministre Moussa Mara est convoqué ce mercredi 5 mars 2025 par la Cour suprême dans le cadre de l’enquête sur l’achat controversé de l’avion présidentiel en 2014.
L’affaire de l’achat de l’avion présidentiel en 2014, d’un coût estimé à 20 milliards de FCFA, continue de défrayer la chronique au Mali. Ce mercredi 5 mars 2025, l’ancien Premier ministre Moussa Mara est convoqué à la Cour suprême dans le cadre de l’enquête sur cette acquisition controversée. Le Boeing 737-700 BBJ, acheté sans appel d’offres, a suscité des critiques nationales et internationales en raison des soupçons de surfacturation et de manque de transparence.
Cette transaction a non seulement provoqué l’indignation des citoyens maliens mais a aussi attiré l’attention des institutions financières internationales telles que le FMI et la Banque mondiale, qui ont soulevé des préoccupations concernant la gestion des fonds publics et l’opacité du processus. En parallèle, des contrats d’équipements militaires, d’un montant total de 69 milliards de FCFA, ont également été mis en cause.
Le dossier renvoyé devant l’instruction
Depuis 2024, l’affaire est jugée devant la Cour d’assises spéciale pour les crimes économiques et financiers. Cependant, en octobre 2024, le tribunal a décidé de renvoyer le dossier à l’instruction, demandant de nouvelles auditions pour éclaircir les zones d’ombre restantes. Parmi les personnalités clés à entendre, figurent l’ancien Premier ministre Oumar Tatam Ly, ainsi que Moussa Mara lui-même, et Madani Touré, ancien ministre délégué chargé du Budget. Leurs témoignages sont jugés importants pour démêler les circonstances exactes entourant l’achat de l’avion présidentiel et les irrégularités liées à d’autres contrats militaires.
Plusieurs responsables de l’État ont été impliqués, dont Soumeylou Boubèye Maïga, ancien ministre de la Défense, décédé en détention en 2022, et Bouaré Fily Sissoko, ancienne ministre de l’Économie et des Finances, accusée de détournement de fonds et de favoritisme. Le colonel Nouhoum Dabitao, ancien chef d’état-major général des armées, est aussi cité dans l’enquête.
L’audition de Moussa Mara, prévue pour ce mercredi, pourrait avoir des conséquences importantes sur l’évolution de cette affaire. L’ancien Premier ministre a, pour sa part, appelé ses partisans à la sérénité, tandis que l’opinion publique attend avec impatience les suites judiciaires de cette affaire complexe.