Le Conseil national de Transition du Mali a adopté à l’unanimité, le 3 juillet 2025, une révision de la Charte de la Transition. Ce texte prolonge la durée de la transition à cinq ans, renouvelables sans limite et autorise les actuels dirigeants à participer aux prochaines élections.
Les 131 membres du Conseil national de Transition (CNT) malien ont voté sans réserve en faveur du projet de révision de la Charte de la Transition, ce Jeudi 3 juillet 2025. Cette adoption unanime consacre une série d’amendements profonds à l’architecture juridique du régime transitoire mis en place depuis le coup d’État d’août 2020.
Parmi les dispositions phares, la durée de la transition est désormais fixée à cinq ans, sans limitation de renouvellement. Ce choix est justifié par le souci affiché de « garantir la stabilité jusqu’à la pacification complète du territoire », dans un pays encore en proie à des violences armées chroniques. Si la situation sécuritaire le permet, des élections anticipées resteront toutefois envisageables.
Les autorités transitoires désormais éligibles
Autre modification de taille, les autorités de la transition, jusque-là exclues de toute compétition électorale, pourront désormais se présenter aux prochaines échéances. Sont concernés le président de la Transition Assimi Goïta, le gouvernement, ainsi que les membres du CNT eux-mêmes. Cette levée de l’inéligibilité risque d’alimenter les soupçons d’une volonté de prolongation du pouvoir sous couvert de légalité.
La révision affirme également la primauté de la Constitution du 22 juillet 2023 sur tout autre texte, y compris la Charte révisée, instaurant un mécanisme juridique de hiérarchisation des normes dans l’ordre institutionnel malien. Le général Assimi Goïta, actuel président de la Transition, doit encore promulguer cette réforme pour qu’elle entre officiellement en vigueur.
Ce texte est présenté comme la traduction législative des recommandations issues du Dialogue inter-malien d’avril 2025, dans le prolongement des Assises nationales de la refondation organisées en 2021. Le pouvoir affirme y voir un acte de consolidation étatique et de souveraineté retrouvée.